Caisse de prévoyance du personnel de l'État

Caisse de prévoyance du personnel de l'État : Le canton de Fribourg s'entête à faire passer un projet désastreux pour son personnel

Bien que des déficits étatiques soient systématiquement annoncés alors que des bénéfices faramineux sont réalisés d’année en année, les prévisions de la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg (CPPEF) sont catastrophiques.

Sur cette base, la Caisse de pension demande donc au Conseil d’État de procéder à un important projet de réforme. Celui-ci comprend trois mesures phares: un passage du système de primauté des prestations au système de primauté des cotisations (jusqu’à 45% de diminution de la rente de retraite pour les employé·e·s); une limitation de la perte de rente à 15% pour les employé·e·s de plus de 50 ans par un premier versement de 500 millions; l’assurance d’un taux de couverture de 80% de la Caisse et de meilleurs rendements en y injectant à nouveau 500 millions de francs supplémentaires.

Ces mesures représentent au total 1,8 milliard de franc, dont 800 millions financés directement par les pertes de rentes du personnel dues à la première mesure. Ceci est inacceptable. De plus, en contrepartie des 500 millions, la CPPEF propose de diminuer les cotisations de l’employeur·euse étatique de 3%. L’économie réalisée serait ainsi de 1,5 milliard et l’opération de «sauvetage» de la Caisse rapporterait un bénéfice de 500 millions pour l’État, sans aucun bénéfice pour le personnel.

Un rapport incohérent

Pour soutenir l’application de ces mesures, un rapport de CPPEF truffé d’incohérences et de non-dits a été rendu. Entre autres éléments, les calculs sont basés sur la situation de la Caisse à la fin 2015, alors que les bons résultats de 2017 sont totalement occultés. Cette dernière a notamment réalisé un résultat moyen de 4,8% ces neuf dernières années alors que les prévisions du rapport ne prévoient qu’un rendement de 2,8%.

Quelle alternative?

Il n’est pas question que le projet de la Caisse soit adopté. Une solution acceptable aussi bien pour les contribuables que pour les employé·e·s est nécessaire. En tout premier lieu, les calculs doivent être refaits sur la base des chiffres 2017. En outre, l’État doit prendre ses responsabilités et maintenir son taux de participation en tant qu’employeur. Pas question également de toucher au système de primauté des prestations, puisque ce dernier privilégie la solidarité intergénérationnelle. Il assure notamment une retraite digne pour tou·te·s les employé·e·s, particulièrement pour celles et ceux travaillant à temps partiel ou ayant un bas salaire. solidaritéS dénonce ce projet cynique et soutiendra le combat qui s’annonce.

Alain Wampach