Loi sur le commerce

Loi sur le commerce : Savoir dire NON

Plus de 9000 signatures ont été récoltées contre l’ouverture prolongée des magasins le samedi. Une bonne préparation pour la votation cantonale du 30 juin.


Travailler plus pour… gaspiller plus? – shok1

La loi fribourgeoise est souple en matière d’horaires des commerces, qui peuvent ouvrir de 6 h à 19 h du lundi au vendredi et disposent d’une nocturne hebdomadaire jusqu’à 21 h. La volonté des grandes surfaces de prolonger le samedi jusqu’à 17 h et d’ouvrir le dimanche n’en est que plus déplacée.

La majorité de droite a mené la réforme tambour battant. Elle a obtenu l’accord du parlement, et s’est même sentie encouragée par la division de la gauche. Il faut dire que les Verts se sont tristement illustrés lors des débats. Sylvie Bonvin Sansonnens (qui profile son élection au Conseil d’État) a voté avec la droite libérale. Christa Mutter a œuvré contre le référendum syndical en ressortant des archives le projet poussiéreux de contrat type. Sans parler du syndic socialiste de Fribourg qui ne « voit pas ce que cette heure en plus a d’aussi inacceptable »

Urgence climatique

Les arguments sont nombreux contre cette loi. Pour les vendeuses et les vendeurs, une heure en moins le samedi, c’est de l’or. Elle leur permet d’avoir un semblant de week-end. C’est aussi une bataille plus large contre la déréglementation des horaires de travail et pour la solidarité avec le personnel de la vente. L’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique s’invite également dans ce débat: réduire le gaspillage, les achats inutiles, le shopping loisir pour protéger le climat. La campagne contre le prolongement des heures d’ouverture des magasins prend pleinement sa place dans cette perspective.

Énervement populaire

Lors des discussions autour du référendum, un sentiment d’agacement ressort. La population qui vote en a marre qu’on se moque d’elle. Elle a dit non à plusieurs reprises, notamment en 2009 contre la même tentative de prolonger l’horaire du samedi. Tous les districts ont voté contre, 150 communes sur 168. On a vraiment l’impression que les autorités politiques refusent tout simplement les décisions populaires. L’enjeu sera, dans les mois à venir, d’orienter cet énervement vers une mobilisation pour un rejet massif de la réforme libérale.

Pierre-André Charrière