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LLE : Le combat pour l'égalité des droits contibuera

La Loi sur la laïcité de l’État (LLE), adoptée le 10 février à 55% des voix, viole des droits fondamentaux, conforte l’arbitraire du Conseil d’État, inclut des dispositions bien peu « laïques » sur la « contribution ecclésiastique », ceci sur fond d’arguments islamophobes.

Du côté du non, il y avait la Genève de l’ouverture, de la diversité. Assez forte pour s’ouvrir sur les autres, osant couper le cordon ombilical avec ses églises «historiques», trouvant intolérable qu’on viole la lettre et l’esprit de la Déclaration des droits humains, refusant que les femmes subissent des diktats extérieurs. Ont gagné les émules de ceux·celles qui ont fait leur beurre politique en confisquant leurs églises aux catholiques prétendus dangereux, comme le seraient les musulman·e·s aujourd’hui… C’est la vieille Genève d’un Maudet en faillite politique et morale qui a levé le drapeau de l’islamophobie et d’une loi trompeuse et rétrograde.

Mais si la LLE a passé avec un non à 45%, c’est un gros pas en avant par rapport au vote du parlement où il était à 25%. Le non populaire fait mieux de 20 points que le non parlementaire. Et c’est bien, avant tout, un non populaire, la carte des résultats l’atteste: Mail-Jonction dit non à 60%, Cologny plébiscite la loi à 71%. Au-delà des chiffres, un mouvement s’est mis en marche, notamment chez les jeunes. Il ne restera pas sans lendemain.

Droits démocratiques des étrangers·ères: c’est reparti

Un autre aspect du combat pour l’égalité s’engage par ailleurs. Genève est diverse, avec 40% de résident·e·s étranger·ère·s et une population issue largement d’autres pays que l’Helvétie. Ces gens travaillent à Genève, sont impliqués dans sa vie sociale et économique, paient cotisations sociales et impôts, participent à enrichir culturellement et matériellement le canton. Pourtant, ils·elles n’ont ni le droit de voter, ni de signer des initiatives ou référendums cantonaux, ni le droit d’être élu·e·s, à aucun niveau.

Afin que cesse ce scandale antidémocratique, Ensemble à Gauche a proposé un projet de loi constitutionnel, avec le soutien de l’association DPGE. Appuyé par le PS et les Verts et des député·e·s d’autre partis encore, il ouvre le droit de vote et d’éligibilité à toutes et tous aux plans communal et cantonal, dès 8 ans de résidence en Suisse.

Pierre Vanek