La Banque commande, le gouvernement s'exécute...

Le Conseil d’État veut invalider totalement l’initiative 171 d’Ensemble à Gauche (EàG) signée par 10 000 électeurs·trices genevois·e·s et demandant que la Banque cantonale rembourse les 3,2 milliards de fonds publics consacrés à son sauvetage.

Le Conseil d’État refuse de transmettre l’initiative pour traitement au Grand Conseil. Si cette décision n’était pas cassée en justice, les droits des signataires de l’initiative seraient violés. Le droit du Grand Conseil à se prononcer sur l’initiative et à proposer un contre-projet serait aussi violé. Enfin, serait violé le droit des citoyen·ne·s de Genève à se prononcer enfin démocratiquement sur le sort des milliards qu’ils·elles ont avancé pour sauver la BCGe, sans pouvoir se prononcer, la loi de sauvetage étant soustraite au référendum.

Dans son communiqué, le gouvernement parle de la charge excessive que représenterait pour la BCGe le mécanisme prévu pour rembourser cette dette. Il oublie que ce remboursement plafonné à 50% du bénéfice intervient après dividende et serait sur 30 ou 40 ans…

Mais cela relève du débat sur l’initiative que le Conseil d’État cherche à esquiver en prétendant avec arrogance que « l’électeur ou l’électrice ne peut se rendre compte de la portée de l’initiative au moment d’exprimer son vote» [sic!]

En clair, les citoyen·ne·s sont irresponsables et le gouvernement les protège contre eux·elles-mêmes du haut de sa paternelle sollicitude. Que le gouvernement puisse aussi facilement se débarrasser d’initiatives qui le gênent serait une régression massive des droits démocratiques à Genève. Nous ferons donc recours.

PV