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ORS : Quand le canton sous-traite l'accueil des personnes vulnérabilisées par l'exil

La section fribourgeoise de solidaritéS, le collectif Droit de Rester et la Coordin’action Poya Solidaire tentent de se faire entendre par les autorités fribourgeoises afin de garantir des conditions de vie dignes pour les requérant·e·s d’asile, les réfugié·e·s et les personnes admises à titre provisoire. Jusqu’à présent, le Conseil d’État fait la sourde oreille et « estime qu’il n’est pas pertinent d’organiser une rencontre ».

ORS Fribourg

En novembre 2018, une pétition demandant la régularisation des requérant·e·s d’asile vivant de l’aide d’urgence depuis des années, dans des conditions dégradantes, a été déposée. Malgré plus de 2400 signatures récoltées en moins de trois mois, le Conseil d’État n’a toujours pas donné suite.

En décembre 2018, un rapport, coécrit avec Droit de Rester, recensant les témoignages d’une trentaine de personnes concernées, a mis en exergue de graves dysfonctionnements au sein des structures ORS de Fribourg et a été envoyé au Conseil d’État. Manque d’accès aux soins, violences, informations lacunaires ou inexistantes, eau froide dans les douches, sont monnaie courante au sein des structures d’ORS. Cette société anonyme à but lucratif est mandatée par le canton de Fribourg afin « d’accueillir » les personnes en procédure d’asile ou déboutées. Les bénéfices de la multinationale ne sont pas transparents et ce, même après une interpellation au Conseil d’État (Postulat Ganioz – Gamba).

En février 2019, le Conseil d’État nous a adressé une réponse, contournant les manquements soulevés par le rapport et questionnant sa fiabilité. Malgré le refus d’une rencontre, les autorités rassurent cependant les militant·e·s: le gouvernement cantonal a demandé un autre rapport, basé sur le nôtre et rédigé… par l’ORS!

Si la réaction du Conseil d’État n’est pas surprenante, celle de la population a été plus encourageante. De nombreuses personnes ont contacté solidaritéS et Droit de Rester pour partager leur indignation et quelques témoignages sur des dysfonctionnements qu’elles avaient elles-mêmes constatés.

Nous n’entendons pas en rester là, et continuerons à nous battre pour un accueil humain et digne des personnes exilées, ainsi qu’un minimum de transparence et de responsabilité de la part des autorités.

Célestine Waeber