Contre les violences sexistes, les femmes à l'offensive!
En novembre de chaque année, les femmes se mobilisent partout dans le monde pour exprimer un message politique clair – il faut que les violences sexistes cessent. Cette revendication s’adresse à la société entière, des gouvernements aux systèmes de santé, en passant par l’éducation ou encore le monde du travail, pour exiger une prise en charge adéquate de ce problème social qui touche principalement les femmes et les personnes LGBTIQ+.

Les mobilisations d’ampleur ne cessent de rappeler à quel point les violences sexistes ont de multiples formes et se déploient à plusieurs niveaux au sein de la société qui est la nôtre, bâtie sur des rapports de domination patriarcale, capitaliste et raciste.
Les luttes des décennies passées ont réussi à faire passer ce sujet de la sphère privée à l’espace public et surtout à l’imposer à l’agenda politique. Les moyens publics employés pour lutter contre les violences sexistes et/ou les combattre à la racine sont toujours insuffisants, inadaptés aux réalités et donc inefficaces (voir pages 8 et 9). On estime que, dans le monde, une femme sur trois a déjà subi des violences physiques ou sexuelles – et il ne s’agit que de celles qui sont infligées par un (ex-)conjoint. En Suisse, on recense deux féminicides tous les mois! Ce chiffre place la Suisse dans le palmarès révoltant des pays d’Europe ayant le plus haut taux de violences sexistes, avant l’Italie, l’État espagnol ou encore la Grèce. Bien que les chiffres précis concernant les femmes issues de l’immigration, des classes populaires ou qui ne sont pas hétérosexuelles demeurent inconnus par manque de volonté politique, la situation est pire encore pour elles. En effet, les conditions d’accès aux droits comme aux mesures de protection sont restrictives et tendent à se durcir. À titre d’exemple, le mois dernier, le Conseil fédéral a décidé d’écarter les femmes requérantes d’asile du réseau de bénéficiaires de l’application de la loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions (LAVI).
Les manifestations du 24 novembre 2018 ont démontré que les féministes en Suisse et dans le monde entier disposent des forces nécessaires pour se coordonner et s’unir contre les violences, dans une perspective internationaliste et solidaire. Plus que jamais, les collectifs de grève en Suisse déploient leurs efforts pour mobiliser autour de ce thème et pour briser les silences. Après le 14 juin, place à l’urgence féministe internationaliste!
Tamara Knezevic Clara Almeida Lozar Joana da Rocha Lopes