Comprendre le changement climatique

Si les conséquences du dérèglement climatique se font toujours plus visibles, il n’est pas toujours facile d’en expliquer les causes physiques. C’est ce à quoi s’attelle le livre Le climat en 8 leçons.

La grande qualité de ce livre est son aptitude à présenter les mécanismes physiques de ces dérèglements et leur évolution de façon très pédagogique.

Son auteur, chercheur en météorologie et professeur au MIT de Cambridge, est considéré comme un des plus grand·e·s physicien·ne·s de l’atmosphère. Son « intention est de brosser un état des lieux lisible de la science climatique ». En quelques dizaines de pages et dans un langage clair, la physique de l’effet de serre devient compréhensible.

L’accumulation des gaz à effet de serre et son interaction avec la vapeur d’eau dans l’atmosphère sont étudiées depuis longtemps. En 1906, avant l’avènement de grands centres de calcul, un chimiste suédois avait prédit qu’un doublement du CO₂ dans l’atmosphère augmenterait la température de la surface de la planète de 4 degrés, soit un résultat compatible avec les estimations actuelles. La complexité des mouvements dans l’atmosphère, les cycle de la vapeur d’eau et ses conséquences sont aussi à la base des grands écarts constatés dans les événements climatiques extrêmes (sécheresse, tempêtes, inondations).

Comprendre ne suffit pas
Emanuel n’est ni un révolutionnaire, ni un éco-socialiste. Dans la 3e édition de son livre, il reconnaît que « la science du climat a continué à beaucoup progresser ». Certes, mais il oublie surtout qu’une nouvelle situation politique est aussi apparue : un nouveau mouvement social de masse s’est construit en réaction aux changements climatiques et aussi face à l’inaction des dirigeant·e·s politiques. Cette contestation internationale ne se contente plus des solutions qu’Emanuel présente dans ses options d’adaptation et d’atténuation. En effet, s’il a de bonnes explications, ses propositions convainquent moins. Son soutien à l’énergie nucléaire est la conséquence de son attachement au mode de production capitaliste et à la croissance économique. Ses connaissances climatiques révèlent ainsi les limites d’une approche exclusivement technocratique. Comprendre ne suffit pas pour trouver une solution. Pour cela, il faut désormais transformer la société et l’économie.

José Sanchez