La gauche institutionnelle soutient une forte élévation de l’âge de la retraite
À cause d’un large soutien, allant du PS à l’UDC, une révision de la caisse de pension du personnel de l’État de Fribourg a été acceptée en votation cantonale dimanche 29 novembre.
L e dossier de la révision de la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg (CPPEF), qui tient en haleine le canton de Fribourg depuis plus de deux ans, a été clos, dimanche dernier, par une votation cantonale. La révision a été approuvée par 69,8 % des voix, contre 30,2 % qui s’y sont opposées.
Hausse de l’âge de la retraite
La révision proposée par le Conseil d’État aura des conséquences très douloureuses pour la fonction publique fribourgeoise : le passage de la primauté des prestations à la primauté des cotisations (la rente dépend des rendements de la bourse), une élévation très forte de l’âge de la retraite et une diminution très importante des rentes. Tout cela, dans un contexte où la fortune de l’État de Fribourg est pourtant toujours aussi grande (plus de 1 milliard de francs) et alors que la santé financière de la caisse de prévoyance reste solide. Ces mesures s’appliquent dans un contexte déjà difficile pour la fonction publique fribourgeoise, fortement sollicitée par la pandémie de Covid-19. Comment a-t-on pu en arriver là ?
La gauche institutionnelle rejoint l’UDC
L’attitude de la gauche politique institutionnelle a été déterminante dans cette situation. En effet, une grande partie des député·e·s du Parti socialiste (19 sur 26, soit 75 %) et la totalité des député·e·s Vert-Centre gauche a soutenu le projet du Conseil d’État lors de sa discussion au Grand Conseil. Au final, le parlement a approuvé cette révision par 94 voix contre 7 oppositions seulement (dont 6 de la gauche, qui dispose pourtant de 39 député·e·s au Grand Conseil).
Par la suite, les chef·fe·s de groupe des partis de gauche (PS et Vert-Centre gauche) ont fait une conférence de presse commune avec l’ensemble de la droite (PLR, PDC et UDC !) pour célébrer l’« union sacrée » autour de cette révision. Soit, techniquement, pour soutenir l’élévation de l’âge de retraite des salarié·e·s de la fonction publique et la baisse de leurs rentes. Bref, la honte absolue !
Une gauche conséquente est nécessaire
Tout cela montre bien l’absolue nécessité de construire une force de gauche combative dans le canton de Fribourg, autour de solidaritéS, mais en intégrant également d’autres forces progressistes. Car, de toute évidence, le Parti socialiste et les Vert·e·s, sans même parler de l’ectoplasme du Parti chrétien-social (PCS), n’ont plus rien, mais alors plus rien du tout, de ce qui pourrait ressembler, même de loin, à une force dite de gauche.
Michèle Martin