Blouses blanches, colère noire
Les employeur·euse·s du secteur de la santé cherchent à imposer une nouvelle convention collective de travail (CCT) au rabais. En menaçant les organisations syndicales signataires (SSP, SYNA, ASI) de ne pas la renouveler en cas de refus de leurs propositions.

L’ objectif avoué est de flexibiliser davantage les conditions de travail afin de réaliser de nouvelles économies au détriment du personnel. « Nous assistons à une uberisation du travail » dénonçait une infirmière dans un quotidien romand.
Lors d’une votation cantonale en 2017, le principe d’une CCT pour le personnel de la santé avait été plébiscité par 76 % du corps électoral. L’attachement à une protection collective était donc imposé au patronat. Celui-ci avait déjà obtenu des avantages substantiels par l’augmentation de l’horaire de travail sans hausse du salaire correspondante.
Visiblement ces concessions importantes, acceptées par les organisations syndicales, poussent les directions à obtenir de nouveaux avantages.
La faible mobilisation à l’occasion de la journée d’action du 12 mai n’est pas un bon signe. Moins d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel, dans un secteur qui emploie environ 6 000 employé·e·s. D’ici la fin de l’année, date de l’échéance de la CCT, les syndicats doivent être plus mobilisateurs et plus incisifs sur les lieux de travail, en organisant des actions de résistance, au lieu de lancer des appels à la négociation. Sinon l’absence d’un contrat collectif pourrait bien devenir l’horizon 2022.
Triste reconnaissance de l’engagement sans limite du personnel de la santé durant la pandémie. Que reste-t-il des applaudissements quotidiens aux balcons ? Un appel à un soutien populaire très large sera aussi nécessaire pour imposer un nouveau rapport de forces.
José Sanchez