AG du mouvement anti-guerre global: Irak-Palestine, mobilisation générale
AG du mouvement anti-guerre global: Irak-Palestine, mobilisation générale
Dans le cadre du FSM de Mumbai, sest tenue l«Assemblée générale du mouvement antiguerre global» qui a été sans aucun doute lune des réunions les plus représentatives du mouvement anti-guerre à léchelle mondiale depuis linvasion de lIrak.
Ce fut un effort collectif de coalitions et mouvements contre la guerre couvrant tous les continents du globe, représentant les groupes qui ont organisé la mobilisation historique du 15 février dernier, allant de la Stop the war coalition britannique, à ANSWER aux USA, à lAlliance pour la Paix dAsie, à la Coalition contre la guerre dAfrique du Sud et bien dautres plus dune centaine de mouvements appuyaient lAssemblée.
20 mars: dans la rue contre loccupation
Celle-ci a lancé un appel pour faire de la journée du 20 mars, anniversaire du déclenchement de la guerre, un rendez-vous planétaire le plus massif possible, pour dire à Bush et à ses complices que le mouvement ne sarrêtera pas avant quil ne soit mis un terme à loccupation de lIrak, à loccupation de la Palestine et à la prétendue «guerre contre le terrorisme».
Outre lappel à la journée mondiale daction contre la guerre et loccupation de lIrak du 20 mars, quil faudra concrétiser en Suisse aussi ce jour là dans les rues de Berne, différentes autres actions anti-guerre ont été débattues. Des projets de lutte contre loccupation de la Palestine ont également été discutés: initiative contre le mur, boycott des produits provenant de lEtat dIsraël, notamment.
Une des principales initiatives anti-guerre complémentaires au 20 mars et agendée pour ce printemps consiste en une commission denquête, composée duniversitaires, dintellectuels et dartistes qui va se réunir à Bruxelles entre les 14 et 17 avril prochains, pour établir et documenter un réquisitoire contre la guerre en Irak et les politiques de guerre impérialiste de ladministration Bush en général.
BRussels Tribunal contre PNAC
En référence au Tribunal Russel, créé en 1967 pour enquêter sur les crimes de guerre commis par les Etats-Unis au Vietnam, cette commission, dont lautorité sera bien sûr avant tout morale, se nomme le Tribunal de Bruxelles, il va être présidé par le professeur François Houtart, prêtre catholique et altermondialiste bien connu. Laxe principal des travaux va porter sur le PNAC (projet pour le nouveau siècle américain), sur léquipe de réflexion néo-conservatrice qui soutient cette guerre et, en particulier, trois des co-signataires de ce projet, Rumsfeld, Cheney et Wolfowitz.
Ces derniers constituent en effet un lien physique entre le discours et la pratique brutale du nouvel ordre impérial mondial, tel que promis par le PNAC. Dautres audiences de ce tribunal vont se tenir à travers le monde et une réunion finale aura lieu à Istanbul. Le tribunal va sinterroger sur la légitimité (ou plutôt lillégitimité) de lintervention militaire au regard du droit international, sur les responsabilités de la nouvelle politique américaine, ainsi que sur les groupes de réflexion sur lesquels cette politique sappuie.
Le PNAC demande laugmentation des dépenses militaires, le renforcement des liens avec les alliés «démocratiques», la remise en question des régimes hostiles, la promotion de la «liberté politique et économique» à létranger, lacceptation du «rôle unique» de lAmérique dans la préservation et lextension dun ordre international favorable à la sécurité, la prospérité et aux principes des Etats-Unis.
Les chefs daccusation contre les Etats-Unis portent sur la planification dune guerre sans preuve dun danger imminent, sur les devoirs non respectés dune force doccupation, sur les violations répétées du droit humanitaire, sur la violation du droit international que constitue loccupation de lIrak par les forces américaines et britanniques, sur la «nouvelle souveraineté impériale américaine» conduisant à un «Etat dexception» mondial.
Bases US OUT!
Une initiative contre les bases américaines a aussi été relayée à Mumbai. Les Etats-Unis sont présents militairement dans plus dune centaine de pays. A loccasion du 4 juillet, des actions coordonnées sont prévues en opposition à ces bases. La fermeture de ces lieux est exigée, les Etats-Unis doivent aussi être contraints à commencer à assumer les conséquences écologiques, sociales et légales engendrées par ces présences militaires. Il sagit également de dénoncer vigoureusement les accords inégaux imposés, par les Etats-Unis, aux pays dans lesquels ils possèdent des bases existantes ou à ceux dont les USA veulent pouvoir se servir en cas de besoin comme plateformes militaires, même sils ny ont pas dinstallation fixes.
Cette réunion a également révélé la mobilisation dans la durée de nombre de groupes locaux souvent anciens contre des bases US dans divers pays. Sans liens entre eux, jusquici, travaillant isolément, le FSM leur a permis de se connaître de poser les bases dun réseau de communication et de repartir au combat avec une confiance et une détermination renouvelées par le fait même de se sentir partie dun mouvement mondial aux objectifs communs.
Une solidarité importante sest bien sûr aussi exprimée avec les mouvements de lutte contre les bases militaires à létranger dautres puissances impérialistes.
Lasemblée en question a bien sûr prévu et demandé que le 20 mars serve doccasion pour populariser les revendications des opposants aux bases US, pour informer des mobilisations prévues. Sur ce thème.
Marie-Eve TEJEDOR