Des affaires en vue

Le gratin des notables neuchâtelois·es se frottait les mains au « forum de l’immobilier ». « Constructeurs-constructrices, architectes, notaires, fondations, propriétaires d’immeubles, ou de terrains mais aussi banquiers-banquières, caisses de pensions, conseillères communales et conseillers communaux, député·e·s, fiduciaires et autres associations » étaient réuni·e·s à l’initiative de l’office cantonal du logement pour discuter du thème « Canton de Neuchâtel, vers une nouvelle attractivité ? ».

Il était questionde « la stratégie de domiciliation et de marketing résidentiel du Conseil d’État » (entendez cadeaux fiscaux aux plus fortuné·e·s) et de construire « plus de 1000 nouveaux logements sur notre beau territoire neuchâtelois. »

Mais il y avait un éléphant dans la pièce que personne n’a voulu voir. Nous devons nous chauffer mais il nous faudra sortir de l’utilisation de l’énergie fossile au plus vite, pas seulement parce que le plan climat cantonal prétend atteindre zéro émissions nettes en 2050 mais parce que c’est une nécessité pour ne pas entrer dans les zones dangereuses du réchauffement climatique. 

Il ne suffira pas d’une pompe à chaleur ici et d’un panneau solaire là. Sortir de la dépendance au gaz russe ne doit pas se faire en recourant à des énergies fossiles d’autres origines. Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle annonce avec des objectifs mais d’un plan cantonal pour isoler tous les bâtiments du canton. C’est un investissement massif, du personnel, des entreprises, des compétences, de la formation. Cela coutera très cher et la question de savoir qui va financer tout ça est loin d’être résolue. Il y a urgence et la thématique est infiniment plus importante qu’une « nouvelle attractivité ».

Henri Vuilliomenet