Viviane Gonik
Au cœur de la manif du 1er mai de cette année, une bande de jeunes femmes, encagoulées et l’air menaçant, brandit une banderole « Capitalistes, tremblez ! Viviane nous a tout appris ». Les dignes descendantes de la magnifique Viviane Gonik ont su saisir l’essence marxiste de cette féministe emblématique qui n’a jamais cessé de lutter.
Née en Italie, de parents polonais ayant fui l’antisémitisme et la guerre, elle a été apatride durant sa jeunesse et en avait tiré le courage et l’impertinence de toujours contester les normes et de braver les interdits. Elle a eu 20 ans en 1968 et y est entrée « les oreilles et les yeux grands ouverts ». D’abord militante dans le Groupe des luttes internationalistes, elle a rejoint le MLF, qui l’a « réveillée totalement » et a entraînée ses camarades à la fois dans l’analyse élaborée et les actions insolentes et joyeuses.
Elle est restée toute sa vie une militante stimulante et inspirante. Pour les jeunes féministes, pour sa famille d’élection d’ami·e·s aussi engagé·e·s qu’elle, pour ses étudiantes en ergonomie, pour les cinéphiles de Métro-boulot-kino, pour les camarades de manifs.
solidaritéS Genève