TransN contre les droits démocratiques

TransN, réseau des transports publics neuchâtelois, remet en question le droit de manifester de la Grève féministe et des personnes directement concernées par ces luttes. Cela nécessite une réponse déterminée !

Une manifestante avec une banderole Nique la peau-lisse lors de la Grève féministe 2023 à Neuchâtel
Malgré les tracasseries, la Grève féministe à tout de même emprunté l’Avenue de la Gare à Neuchâtel

La Grève féministe ainsi que d’autres organisations, telles que les syndicats ou les mouvements pour le climat, remarquent depuis un certain temps avoir de plus en plus de difficultés à obtenir des autorisations de manifester ainsi qu’à négocier le parcours des manifestations. 

Cela est notamment du fait des TransN, en charge des transports publics neuchâtelois. En effet, nous, la Grève féministe, nous retrouvons systématiquement relégué·e·s·x à la voie de bus sur l’Avenue du 1er Mars pour manifester pendant que les bus continuent de circuler en nous frôlant les épaules. 

Pour le 14 juin 2023, la Grève féministe a refusé cette option et a demandé l’Avenue de la Gare comme cela avait été le cas en 2019. Après d’âpres négociations, les TransN menaçant de facturer l’Avenue de la Gare à plus de 25 000 francs. Les discussions ont été renvoyés au Conseil communal qui nous a refusé l’accès à l’Avenue de la Gare à cause de la pression financière exercée par la compagnie. Nous sommes relégué·e·x·s une fois de plus à l’Avenue du 1er mars, ce qui fait passer la manifestation par de petites ruelles sans aucune visibilité. 

Mais le combat est loin d’être fini ! L’affaire a été relayée dans différents médias publics, une question d’actualité ainsi qu’une interpellation remettant en question cette décision ont été déposées auprès du Conseil communal et une lettre demandant la reconsidération de cette décision a été écrite et envoyée avec l’aide d’un avocat spécialisé.

Le jour du 14 juin 2023, les manifestante·x·s ont refusé la ruelle Vaucher et nous avons pris l’Avenue de la Gare coûte que coûte. À plus de 6000 personnes, il était impensable d’envisager une autre alternative. Malgré la désolidarisation de deux élues vertes, cette décision a été saluée par une très grande majorité de la population neuchâteloise. Sous la pression, la Ville de Neuchâtel et les TransN n’ont pas déposé de plainte supplémentaire à la plainte automatique dans ce genre de situation.

Mais la lutte ne s’arrête pas là, un recours au Tribunal cantonal a été déposé. Nous irons jusqu’au bout pour faire respecter nos droits démocratiques à manifester et exprimer nos opinions. La rue est à nous et nous le ferons savoir !

Solenn Ochsner