Il n’y a pas de viol court

Des cris, des casserolades et des sifflets ont retenti pendant 11 longues minutes au cœur de la ville de Genève pour faire résonner la colère ressentie face à la décision du Tribunal fédéral qui a considéré le 22 novembre dernier que 11 minutes de viol c’était court et que cela permettait d’alléger la peine de l’agresseur.

Rassemblement contre l'arrêt du Tribunal fédéral sur le viol court
Le rassemblement du 22 novembre 2023

En appelant à ce rassemblement bruyant, le collectif genevois de la grève féministe a ainsi voulu dénoncer publiquement ce jugement confirmant celui de la cour d’appel de Bâle et selon lequel «la prise en considération de la durée relativement courte du viol est conforme»

Comment, Messieurs les juges osez-vous ? Ces 11 minutes ont été une éternité pour la victime. 11 minutes pendant lesquelles elle a dû supplier pour que ça se termine. 

Cette prise en compte, par la justice, de la durée d’un viol pour en déterminer la gravité est une honte et démontre le mépris de ces juges pour les victimes de viol. 

Le collectif de la grève féministe a rappelé que rien ne peut justifier ni excuser un viol, ni l’habillement, ni le comportement, ni la durée : le viol est un crime qui détruit profondément les victimes. La reconnaissance de la gravité du viol est essentielle et elle passe notamment par l’application de la Convention d’Istanbul signée par la Suisse en 2017. 

Les combats féministes contre les violences sexistes et sexuelles et toutes les violences de genre qui sont structurelles, passent par la dénonciation systématique de la culture du viol qui gangrène encore nos institutions comme le Tribunal fédéral en témoigne dans ce jugement. Nous ne nous tairons pas !

Françoise Nyffeler