Droits des locataires attaqués

Alors que les locataires suisses paient déjà en moyenne 360 francs de trop par mois pour leur logement, les groupes immobiliers souhaitent encore affaiblir la protection des locataires à travers deux contre-réformes du droit du bail soumises en votation le 24 novembre.

Des locataires expulsés de leur logement
Le visuel de la campagne des opposant·es aux deux réformes du droit du bail

En réalité, les loyers auraient dû baisser de 5,3% au cours des deux dernières décennies si les ajustements avaient suivi l’évolution des taux hypothécaires et de l’inflation. Cette situation entraîne une perte énorme de pouvoir d’achat, alors que le logement représente plus de 25% du budget des ménages.

La Suisse est un pays de locataires. Pour les 61% de la population, en moyenne, qui ne possède pas son logement, les enjeux de ces révisions sont donc cruciaux. Celles-ci touchent à la sous-location, droit du locataire, et au besoin propre du bailleur, déjà bien encadré et défendu par la loi actuelle. Si ces réformes venaient à être acceptées, il deviendrait plus facile de résilier des baux pour ensuite augmenter les loyers. Les personnes les plus démunies seront particulièrement touchées par ces révisions. En effet, les conditions de la sous-location, principe à même de diminuer la charge de loyer des personnes âgées et de favoriser les liens intergénérationnels, se verront nettement durcies. Les étudiant·es qui sous-louent une chambre en colocation seront également durement touché·es. 

Le marché du logement locatif permet de générer des profits très élevés car les loyers ne sont pas contrôlés et que la plupart des augmentations de loyer ont lieu lors des changements de locataires. Ces deux révisions fragilisent les droits des locataires et ne sont que la première volée d’une série d’attaques qui visent à démanteler les droits des locataires.

Lors de la votation du 24 novembre, renvoyons ces contre-réformes du droit du bail à leurs expéditeurs!

Julia Huguenin-Dumittan