Grève le 4 mai, à 10000 dans la rue: deuxième vague les 13 et 14 mai
Grève le 4 mai, à 10000 dans la rue: deuxième vague les 13 et 14 mai
Le 1er avril dernier, le jour de la présentation du budget par le Conseil dEtat, à lappel du Cartel intersyndical de la fonction publique, une assemblée de 300 à 400 personnes décidait une demi-journée de grève et une grande manif de protestation du secteur public pour exprimer le ras-le-bol, la fatigue, le refus des dégradations des conditions de travail et du service public, lopposition aux mesures daustérité inscrites dans le budget: non respect des mécanismes salariaux, coupes dans les postes, coupes dans les subventions, relance du New public management néolibéral
Un mois plus tard, ce sont 10000 travailleurs-euses de ladministration, du social, de la santé, de léducation, de lanimation, de la police aussi qui déferlaient dans les rues de Genève et tous les secteurs de la fonction publique participaient à la grève dune demi-journée, avec un large soutien des parents délèves, des étudiant-e-s, des usager-ères. Démonstration de force bien sûr, mais surtout démonstration dun sentiment que ça ne peut plus continuer comme ça! Quil faut en finir avec le manque de moyens pour remplir des tâches socialement indispensables toujours accrues.
Lampleur de la mobilisation a surpris et réjoui même celles et ceux qui lont organisée, elle a été le reflet dune véritable vague de fond, venue de la base et, dans nombre de services et détablissements, on a vu une mobilisation dépassant celles des années 1990. Il faut dire que la droite a joué la provocation en rajoutant aux motifs initiaux de lancement du mouvement, un projet de démantèlement du statut de la fonction publique, pour, soi-disant, effectuer «une modernisation à la mode helvétique du statut, répondant de surcroît aux souhaits de ses collaborateurs »! En fait, il sagit de diviser les travailleurs-euses, dintroduire corporatisme, clientélisme, inégalités salariales et salaire au «mérite», précarité, règne sans partage des chefs et chefaillons. Il sagit également de dégrader encore les conditions de travail, déjà très dures, des salarié-e-s de lEtat, de faciliter les licenciements et les privatisations, qui sont au bout du chemin que balise la droite patronale
Le soir même de la grève, le Conseil dEtat aux abonnés absents depuis longtemps en ce qui concerne toute négociation avec le personnel était contraint de recevoir une délégation du Cartel. Mais cette rencontre na débouché sur aucune entrée en matière sérieuse, le Conseil dEtat se contentant de justifier les diverses mesures unilatérales quil a prises, sur le plan du budget, à savoir son projet de «plan financier quadriennal» et de ses velléités de remettre en route le New Public Management, rebaptisé «GE-Pilote».
Au soir de la grève, les milliers de travailleurs-euses assemblés, mesurant la continuation nécessaire de leur lutte, votaient un préavis de grève pour le vendredi 14 mai, dune journée entière cette fois, avec, la veille à 17h30, une manifestation devant le Grand Conseil réuni à lHôtel-de-Ville et saisi dune bonne douzaine dobjets concernant le service public, les mesures daustérité, le «frein à lendettement», etc.
A droite, cest le même jour, le 4 mai, que les partis libéral, radical et démocrate-chrétien, se promettaient solennellement daller encore plus loin et plus vite dans laustérité et les contre-réformes néolibérales Cette fuite en avant éperdue, cette logique du «ça passe ou ça casse» indique quil ny aura sans doute pas de sortie rapide de cette crise, que les travailleurs-euses du secteur public et toutes les forces progressistes genevoises, doivent se préparer à une bataille dans la durée et se donner aussi au final les moyens nécessaires pour renverser la majorité de droite de lEntente bourgeoise, appuyée sur son allié blochérien, dans un an et demi aux élections 2005. En attendant, tous et toutes, dans la rue le 14 mai pour défendre le service public, les prestations sociales!
Pierre VANEK