Budget cantonal 2005: agressif, antisocial et incertain
Budget cantonal 2005: agressif, antisocial et incertain
Cest un budget 2005 massivement antisocial qui sort des mains de la majorité de droite et dextrême-droite du Grand Conseil et du Conseil dEtat. Après avoir vidé les caisses de lEtat avec des rabais dimpôt de 12% aux plus riches, le budget ainsi adopté vise à faire boucher le trou par lensemble des salarié-e-s de la fonction publique, les handicapé-e-s, les retraité-e-s, et les allocataires de lHospice général et plus généralement par la grande majorité de la population genevoise.
Mais entre le budget voté en cette fin dannée et la réalité, cest un différentiel de quelques 155 millions de francs qui creusera probablement le déficit dans le courant de lan prochain, suite aux référendums et recours de droit contre les décisions prises dans le cadre du débat budgétaire. Ainsi sur les 6,95 milliards de charges cest un déficit qui va osciller entre 293,3 millions et 448 millions. Quaura-t-il fallu faire comme acrobaties pour que cette droite arrogante composée de lEntente bourgeoise associé à lUDC dextrême droite en arrive là?
- Sattaquer de front à lensemble des travailleurs-euses de la fonction publique en bloquant tous les mécanismes salariaux et en naccordant que la moitié de lindexation à hauteur de 0,75% alors que linflation se situait au mois de novembre à 1,3%. En termes de pouvoir dachat pour plus de 25 mille salarié-e-s, cest une perte de revenu très important dont il est question.
- Couper linéairement 0,5% dans les charges du personnel réintroduisant ainsi un mécanisme qui a fait dénormes dégâts dans ladministration, notamment aux Offices des Poursuite et Faillites.
- Couper 5 millions dans laide au développement, sattaquant ainsi aux plus pauvres parmi les pauvres de la planète. Stoppant net, par exemple, de nombreux projets dirrigation, ou daide à la construction dhôpitaux.
- Reporter sur les communes une charge de 45 millions en obligeant ces dernières à participer au financement des prestations complémentaires AVS-AI alors quelles ont bouclé leur budget et quil nest pas sûr quelles puissent sacquitter de tels montants surtout les grandes communes déjà extrêmement sollicitées. Cest donc dune fragilisation des revenus pour les personnes âgées dont il est question.
- Sattaquer aux chômeuses et chômeurs qui verront leurs prestations se réduire de moitié, passant de 5 années à un petit peu plus de 2 ans, tout en reportant la charge du payement de la partie les concernant sur les communes.
- Et enfin, comme la relevé dans le débat notre camarade René Ecuyer du Parti du Travail: «le projet le plus honteux, le plus scandaleux et le plus injuste de tous ceux proposés»: couper dans laide complémentaire cantonale pour les handicapé-e-s en leur enlevant 13% dun revenu déjà considéré comme le minimum vital. (voir page suivante)
Plus encore, il sest trouvé des petits malins du côté des partis de droite et dextrême droite pour, sur un coin de table, décider que ces mesures ne suffisaient pas, ils ont donc ponctionné encore 20 millions en multipliant par quatre la redevance que perçoit les Services industriels de Genève (SIG) pour lusage du domaine public ce qui se traduirait immédiatement par une hausse de 3 ou 4 % des factures électriques et pompé encore 15 millions sur le fond dassainissement de leau. Deux mesures qui sont parfaitement illégales, pour augmenter limposition indirecte de tout un chacun par le biais de nos factures deau et délectricité.
On pourrait se dire que cest fini quils devaient sarrêter là, mais il faut parler encore du blocage des effectifs. Effectifs qui font cruellement défaut dans les écoles (seuls 75 postes ont été accordés dans ce secteur qui voit sa population augmenter considérablement), blocage des effectifs aux Office des poursuites et faillite, à la police et dans lensemble de ladministration alors que la population augmente. Ainsi, la qualité des prestations sera touchée dans lensemble de la fonction publique. Ces différents secteurs devront réduire leurs prestations pourtant nécessaires en terme de soin, déducation, de sécurité, de justice…
Le champ de ruines ainsi dessiné ressemble à sy méprendre au paquet ficelé qui nous avait été servi par une majorité assez incongrue au sortir des élections de la précédente législature. Seule lAlliance de gauche sétait opposée à la volonté antisociale de lensemble des partis et nous avions remporté une victoire mémorable. Il ne tient quà nous aujourdhui de renouveler lexploit!
Au printemps prochain, il faut que nous nous donnions les moyens de faire choisir le corps électoral entre une politique daustérité qui exonère les riches et sattaque au plus pauvre et une politique de justice sociale qui prend largent là où le système capitaliste la indûment accumulé et le redistribue à tous les individus qui composent la société et qui produisent la richesse.
Pour ce faire, nous avons déjà fait aboutir deux référendums; contre la privatisation des lignes des Transports Publics Genevois, et contre la suppression des emplois temporaires pour les chômeurs-euses. Nous devrons ces prochaines semaines redescendre dans la rue pour récolter des signatures sur deux autres référendums; contre la diminution des prestations complémentaires cantonales en faveur des invalides, et contre le reporte de charge des prestations complémentaires cantonales en faveur des personnes âgées sur les communes.
Si lon prend encore en considération le fait que la loi qui suspend le mécanisme de compensation de la «progression à froid» devra être soumis au corps électoral, cest dun véritable choix politique dont il sera question au printemps. Entre une politique antisociale et une politique de redistribution des richesses. Gageons que nous saurons tous ensemble montrer la direction à prendre et surtout gagner cette bataille importante. Il est donc impératif que les militant-e-s de notre mouvement se mobilisent rapidement pour faire aboutir ces deux référendums, comme aussi linitiative populaire en matière fiscale que nous avons proposée et qui rencontre dores et déjà un large appui. Celle-ci sera lancée en début dannée prochaine et remet notamment en cause la baisse dimpôt de 12% pour les plus riches!
Rémy PAGANI