OMC: 10 ans ça suffit!

Lors de la manifestation anti-OMC du 15 octobre dernier, notre camarade, Marie-Eve Tejedor, s’est exprimée pour le Forum Social Lémanique, nous reproduisons ici son discours. (réd)

A l’appel de l’Alliance genevoise des peuples, qui regroupe un grand nombre d’organisations et locales et internationales, nous exprimons notre opposition aux politiques néolibérales de l’OMC.

Lors du sommet ministériel de Hong Kong, il y aura d’autres mobilisations pour que l’accord concernant l’agriculture, le commerce des services et les produits non-agricoles ne soit pas signé.

La non-signature de cet accord n’est pas suffisante pour le mouvement altermondialiste et les forces de résistance à ces politiques néo-libérales; en effet, malgré d’autres échecs lors des sommets de Seattle et de Cancun, l’OMC a poursuivi sa politique de pillage des pays du Sud, sa logique de démantèlement social pour les travailleuses et travailleurs du monde entier.

La signature de cet accord serait certes encore plus catastrophique pour la population mondiale, mais tant qu’il y a cette subordination des besoins des peuples aux intérêts des transnationales et du capital, nous n’aurons pas de victoire et les conditions de vie ou de survie continueront à se péjorer, notamment au Sud. Une des conséquences serait la ruine des petits exploitant-e-s agricoles en inondant les marchés de produits issus de l’agriculture hyperproductive et subventionnée des Etats-Unis et de l’Union Européenne. Actuellement, on assiste déjà à l’obligation de certains pays africains d’importer du riz pakistanais, hors de prix pour la population, car la loi du marché a poussé à cultiver d’autres produits destinés à l’exportation et au remboursement de la dette.

Pour les produits industriels, les pays en voie de développement se désindustrialiseraient, car les protections nécessaires au développement industriel seraient supprimées, protections dont l’Europe et les Etats-Unis ont largement profité.

Dans le domaine des services, on assisterait à un démantèlement et à une privatisation accélérés, ainsi qu’à un régime d’austérité des politiques publiques. Ce serait la mort pure et simple de services publics accessibles à toute la population.

Il y a 10 ans, lors de sa création les buts de l’OMC étaient une plus grande prospérité, la création d’emploi, la promotion du développement durable, la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le monde, au moyen du libre échange; dans la réalité c’est l’asservissement de l’intérêt commun au profit qui s’est produit.

C’est un système basé sur la dignité, le respect de toutes et tous, la solidarité entre les peuples que nous devons mettre sur pied.

Pour que vivent les peuples, mort à l’OMC!!!