Municipales vaudoises: les radicaux au fond du trou
Municipales vaudoises: les radicaux au fond du trou
Le deuxième tour des élections dans les Municipalités vaudoises aura confirmé les grandes tendances apparues lors des élections aux législatifs communaux (cf. solidaritéS no 84 du 21.3.06), en particulier le basculement dune partie de lélectorat centriste, qui passe des radicaux aux Verts. Le Parti radical perd des sièges ou la syndicature dans nombre de communes du canton, comme à Nyon, Gland, Payerne, Grandson, Vallorbe, Sainte-Croix, Vevey, etc. Pour être élu, il ne suffira plus désormais dêtre candidat radical
Dans la capitale, la déculottée concerne toute la droite, regroupée dans une liste commune LausannEsemble. Choisissant une stratégie quelque peu suicidaire, au vu de ses résultats du premier tour, la droite avait opté pour la présentation de quatre candidat-e-s (dont une nouvelle radicale, après labandon de la sortante D. Cohen-Dumani). Résultat des courses: seul le radical Olivier Français est élu, avec trois mille voix de retard sur le moins bien élu de la liste rouge-rose-verte. La libérale Eliane Rey, directrice des Services industriels et sur de la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, passe à la trappe.
À Renens, on se dirige probablement vers une triangulaire pour la syndicature. Les candidat-e-s Vert (Tinetta Maystre), socialiste (Jean-François Clément) et Fourmi rouge-POP (Marianne Huguenin) ne sont en effet séparés que de quelques voix. Le deuxième candidat de la gauche de combat, Jacques Depallens, entre lui aussi à la Municipalité.
À Lausanne, les cinq ans de législature à venir seront peut-être moins tranquilles que ne pourrait le laisser croire la domination écrasante de léventail vert-rose-rouge. Certes, lélection à la Municipalité de trois socialistes (Oscar Tosato, Sylvia Zamora et Jean-Christophe Bourquin), de deux Verts (Daniel Brélaz, élu au premier tour et Jean-Yves Pidoux) ainsi que celle du candidat d«À Gauche toute!», Marc Vuilleumier qui retrouve ainsi le poste perdu il y a quatre ans par le POP laisse une appréciable marge de manuvres à un exécutif qui pourra tabler sur une confortable majorité au législatif. Mais ce sont les contenus des politiques proposées qui feront la différence. Les Verts, par souci de ne pas «accabler les perdants», reprendront-ils le flambeau du centre droit? Les socialistes continueront-ils à brandir le tabou des «impératifs budgétaires»? Le représentant d«A Gauche toute!» pourra-t-il prolonger les engagements de la liste élue au Conseil communal? Toutes ces questions sont ouvertes et demanderont une attention soutenue des élu-e-s de solidaritéS au législatif lausannois.
Daniel SÜRI