La fronde populaire s'amplifie, le Conseil d'État se défile

La fronde populaire s’amplifie, le Conseil d’État se défile

Plus de 1000 manifestant-e-s dans la rue le 20 mai, ont exigé l’annulation de toutes les mesures antisociales prises par le Conseil d’Etat. Mobilisation tout à fait significative, regroupant les personnes précaires, personnellement victimes des coupes dans les prestations sociales, la fonction publique, en particulier les enseignant-e-s, mais aussi le personnel de la santé et des crèches, des militant-e-s syndicaux et politiques.

Le titre de L’Express/Impartial «Comme un vent de fronde» indique bien le mécontentement qui monte contre les autorités cantonales. Le PS a refusé de s’associer à cette manif, qui s’en prenait à la politique de ses conseillers d’Etat, ce qui n’a pas empêché de nombreux membres du parti, y compris quelques élus, d’y participer.

Arrivée au château, siège du gouvernement, la manif a trouvé portes closes, alors qu’il avait été demandé de pouvoir remettre une résolution. Le refus du Conseil d’Etat, prétextant qu’il ne reçoit pas le samedi, n’aura convaincu que lui-même.

A l’heure où le canton prépare son budget 2007, les contradictions et les conflits vont s’aiguiser. Si la politique fiscale est maintenue, avec ses privilèges pour les entreprises et les fortunés, si les règles draconiennes d’économies du mécanisme du «frein à l’endettement» sont respectées, alors les coupes seront sévères. Qui en fera les frais? Les manifestant-e-s du 20 mai ont annoncé qu’ils ne se laisseront pas faire, ce qui augure bien des futures mobilisations…

La semaine précédant la manif, la cheffe du Département de l’instruction publique en a remis une couche. A son programme: fermetures de classes confirmées, réductions budgétaires et hausses des effectifs à tous les niveaux, dégradation des conditions de travail des enseignant-e-s, suppression d’options pour les élèves. Là aussi, c’est tout un chantier de mobilisations qui s’ouvre.

Plus largement, c’est la question du déclin d’une région qui est en jeu; toute la politique cantonale est dans le collimateur. La formation assurément (l’avenir de l’uni est ouvertement discuté), la politique sociale, la santé sont violemment attaquées.

«Le vent de fronde» doit rassembler toutes celles-ceux qui refusent le déclin qui nous est annoncé par ceux qui prétendent que le canton est pauvre. Nous voulons défendre ce qui fait la richesse et l’attrait de notre région: une politique sociale garantissant à chacune et chacun une vie digne, un système de santé humain et moderne, un système de formation de qualité, de la petite enfance jusqu’à la formation professionnelle et à l’université, une vie culturelle riche. C’est du rapport de forces que sauront établir les différents acteurs concernés que dépendra l’issue…

Marianne EBEL