Les États-unis et la France soutiennent legouvernement Siniora contre la colère populaire

Les États-unis et la France soutiennent le
gouvernement Siniora contre la colère populaire

La crise politique qui sévit au Liban, depuis la
dernière agression israélienne, connaît
depuis quelques jours une nouvelle escalade, la plus violente et la
plus dangereuse depuis la fin de la guerre civile de 1990.
(…) Ainsi (…), nous avons pu voir et entendre des
chefs d’Etats mais aussi des ministres, du Golfe arabique
à l’Amérique du Nord, crier leur
solidarité avec le gouvernement
«démocratique»
assiégé par un million et plus de Libanais
«vendus à
l’étranger» et
«menés par l’Iran et la
Syrie»! (…) La France – de Chirac
à celle qui tente de le remplacer – a elle aussi
pris parti pour un groupe de Libanais qui ont
été, jusqu’en 2005, les
représentants les plus acharnés de la tutelle
syrienne.

De telles positions, aux dires de beaucoup, constituent la raison pour
laquelle le gouvernement libanais refuse de discuter des revendications
de l’opposition, même celles dont le seul but est
d’entrer dans le gouvernement ou
d’améliorer sa présence au sein de ce
gouvernement. [En même temps], on oublie de parler du plan
économique intitulé «Paris
3», qui se fonde sur deux points essentiels: 1. la
privatisation de tous les services d’utilité
publique dans le but plus général de supprimer
graduellement le secteur public; 2. la fixation de nouveaux
impôts indirects et l’augmentation des taxes
existantes (dont la TVA), la réduction des salaires et des
retraites pour adapter l’économie aux
critères imposés par la Banque mondiale et
l’ouverture du Liban aux
transnationales (…)

(…) L’ingérence
états-unienne, qui remplace la tutelle syrienne (que les
Etats-Unis avaient parrainée), se manifeste non seulement
dans le domaine politique, à travers les diktats
proférés par son ambassadeur David Fieltman, mais
dans le domaine militaire et du renseignement (…) Des
projets sont en cours afin de construire une nouvelle base
américaine dans la région de Jbeil, ce qui
[faciliterait le] transfert de dizaines de milliers de nouvelles
familles palestiniennes au Liban, tout en empêchant celles
qui y sont déjà présentes –
quelque 60000, soit 360 000 personnes – de
réintégrer leur pays selon ce que
prévoient les résolutions des Nations Unies qui
parlent du droit au retour des réfugié-e-s
palestiniens. (…)


Marie NASSIF-DEBS*



*  Membre de la direction du Parti
communiste libanais. Beyrouth, le 4 décembre 2006.