11ème révision de l’AVS, un référendum indispensable

Le vote référendaire du 25 juin 1995 acceptant la 10ème révision avait divisé la gauche: le référendum lancé contre l’élévation de l’âge de la retraite des femmes n’avait en effet pas été soutenu par le PSS, prétendant «corriger» dans un deuxième temps l’injustice faite aux femmes. Le rejet de l’initiative du PS et de l’USS «pour l’extension de l’AVS et de l’AI» dans la même votation, celui de l’initiative «pour une 10ème révision de l’AVS sans relèvement de l’âge de la retraite» en 1998 et enfin de celle des Verts «pour une retraite à la carte dès 62 ans tant pour le hommes que pour les femmes» en 2000, annonçaient une remise en cause des acquis de l’AVS. Tant dans son programme d’assainissement des finances fédérales que dans son message sur la révision de l’AVS, le Conseil fédéral avait prévu une réduction du compte AVS dans ses plans financiers: 1,2 milliard en moins pour l’AVS.

Avec la 11ème révision qui vient d’être adoptée aux Chambres, la droite a imposé sa vision de l’AVS avec une diminution de 800 millions au final. Cette politique s’inscrit dans la volonté de diminuer l’AVS au profit du 2ème pilier et de l’épargne privée, exprimée depuis des décennies par le patronat. La révision se résume donc en un frein aux dépenses de la Confédération, une nouvelle pénalisation des femmes avec une nouvelle hausse de l’âge de la retraite à 64 ans, des économies sur le dos des femmes et enfin, au lieu des 900 millions promis par le Conseil fédéral lors de la 10ème révision pour flexibiliser l’âge de la retraite, une maigre consolation de 125 millions!

Le PSS n’a donc pu faire autrement que lancer le référendum, n’ayant pas obtenu un «compromis satisfaisant» sur la retraite flexible. L’appel des «femmes en colère» lancé au début de l’été militait déjà pour un référendum contre cette révision «anti-femmes». La mobilisation des femmes, appuyée par la Marche Mondiale des Femmes, et plusieurs syndicats a certainement favorisé la récente décision du PSS.

Nous soutiendrons évidemment ce référendum avec un accent sur trois axes: le combat féministe plus que jamais nécessaire face aux conditions discriminatoires sur leurs lieux de travail et dans la vie sociale, un combat pour une sécurité sociale digne de ce nom avec le projet d’un renforcement de l’AVS par rapport au 2ème pilier, enfin le rejet des politiques néolibérales avec leur cortèges de mesures pour vider les caisses publiques. Nous devons montrer dans la prochaine campagne la cohérence entre volonté de la droite «d’assainir les finances fédérales» avec les cadeaux fiscaux du paquet ficelé au profit des plus favorisés, et ses attaques à la sécurité sociale au détriment des femmes et des plus vulnérables.

NON à une révision sur le dos des femmes
NON aux réductions des finances publiques à l’AVS
OUI au renforcement de l’AVS pour des retraites décentes
OUI à la baisse de l’âge de la retraite et à la retraite flexible pour travailler toutes-tous

Gilles GODINAT