Pour l’accès des « sans-papiers » à l’apprentissage
Pour laccès des « sans-papiers » à lapprentissage
Lors de sa session du 30 mars 2010, le Grand Conseil neuchâtelois
a accepté par une large majorité (89 voix sur 105
votant·e·s) une résolution « Pour que
« les sans-papiers » aient accès
à lapprentissage ! », adressée
à lAssemblée fédérale. Ce texte
faisait suite à une motion déposée le 1er
décembre 2009 par Marianne Ebel, députée de
solidaritéS, et co-signée par 37
député·e·s.
Aujourdhui, le canton de Neuchâtel
scolarise tous les enfants, quel que soit le statut de leurs parents
(une tradition qui date du temps où les enfants de travailleurs
saisonniers étaient clandestins, le regroupement familial
étant alors interdit à cette catégorie
dimmigré·e·s). Si ce droit à la
formation ne règle bien sûr pas le problème des
« sans-papiers », on évitera au
moins de punir et prétériter leurs enfants en les privant
décole. Or, le droit fédéral actuel
empêche ces jeunes de faire un apprentissage: les employeurs qui
souhaiteraient les engager ne peuvent le faire sans tomber dans
lillégalité.
La seule manière pour ces jeunes
dapprendre un métier passe aujourdhui par une
formation à plein temps dans une école professionnelle ou
en faisant un lycée, puis luniversité, une HES ou
lEcole polytechnique fédérale. Cela
pénalise les jeunes qui nont pas accès à
ces filières mais qui pourraient sintégrer au
marché du travail par la voie de lapprentissage.
Lacceptation de cette résolution est
un nouveau soutien bienvenu à lidée de modifier
les bases légales sur le plan fédéral pour donner
la possibilité aux jeunes sans-papiers de faire un apprentissage.
Henri Vuilliomenet