Fichage, Migration et Santé  : nos positions

Fichage, Migration et Santé  : nos positions

Nous publions ci-dessous les deux plus
récentes initiatives des représentants d’A Gauche
toute ! au Grand Conseil vaudois

Le 24 août 2010, nos représentant-e-s ont
déposé un postulat signé par les
député·e·s d’AGT, du Parti
socialiste, des Verts et du Parti libéral-radical en faveur de
la « mise en œuvre de la stratégie
fédérale Migration et santé par l’ouverture
d’offres de prévention et de promotion de la santé
à la population migrante ».

Un canton phare en matière de migration

Le Canton de Vaud est l’un des cantons où la proportion de
la population étrangère est la plus importante de Suisse
(29 % de la population résidante). […] Plus de 160
nationalités différentes se côtoient et coexistent
sur notre sol. Outre le district de l’Ouest lausannois
(totalisant 43 % de population résidente
étrangère), ceux d’Aigle, de Lausanne, de Nyon et
de la Riviera – Pays-d’Enhaut accueillent une proportion de
la population étrangère supérieure à la
moyenne cantonale.  […]

Les migrants plus exposés et moins bien soignés

Différentes études consacrées à la
situation sanitaire des migrant·e·s ont été
réalisées ces dernières années. Il en
ressort que, comparé à la population suisse :

l’égalité des chances n’est pas encore
garantie pour ce qui est de l’accès aux prestations de
santé ;

la santé psychique est mise en cause par la précarité de leur condition ;

la problématique des douleurs chroniques est fortement présente;

la prévalence de maladies comme le VIH/sida, la tuberculose,
l’hépatite, le paludisme et les maladies sexuellement
transmissibles est plus élevée dans certains groupes de
migrant·e·s ;

les cas d’interruptions de grossesse, de contraception
déficiente et de mutilations génitales sont plus nombreux
chez les migrantes ;

la santé bucco-dentaire des enfants et des jeunes issus de
familles migrantes est déficiente, notamment du fait des
coûts des soins ;

certains groupes de migrant·e·s, du fait de leur
situation précaire à tous les niveaux, ont plus
facilement tendance à adopter des comportements pouvant affecter
leur santé (consommation de tabac, manque
d’activité physique, mauvaise hygiène alimentaire)
[…]

Pour remédier à cette situation, l’Office
fédéral de la santé publique OFSP a fixé
des priorités pour la période 2008 à 2013 et a
défini son action de la manière suivante : la
stratégie fédérale Migration et santé vise
à améliorer le contexte sanitaire dans lequel vit la
population migrante en Suisse et à instaurer
l’égalité des chances. Un aspect essentiel de cette
stratégie est d’ouvrir les offres de prévention et
de promotion de la santé à la population migrante. 
[…]

Les signataires de ce postulat demandent au gouvernement :

1 d’informer le Grand Conseil sur les actions entreprises afin de
mettre en œuvre la stratégie fédérale et
cantonale adoptée, non seulement en pensant au CHUV, mais aussi
à l’ensemble des prestataires de soins;

2 et plus globalement d’étudier l’opportunité
de mettre en œuvre une véritable stratégie
favorisant une ouverture transculturelle des divers organismes du
domaine de la santé – des professionnel-les issus de la
migration devant être associés à son
élaboration – en vue de soumettre au Grand Conseil un
Rapport présentant cette stratégie et les
différentes étapes de sa mise en œuvre
(Jean-Michel Dolivo AGT, Philippe Martinet (Les Verts), Claude Schwab (PS), Philippe Vuillemin (LIB)

Qui contrôle les fiches ?

Le 24 août, les groupes A Gauche toute!, socialistes et Verts ont
déposé une interpellation intitulée
« Qui contrôle les fiches cantonales, quel type de
renseignements y figure et quelle utilisation en est-il faite
? »

[…] les services de renseignement helvétiques ont, encore
une fois, rassemblé et conservé des informations sans
procéder aux vérifications exigées par la loi (cf.
solidaritéS n° 171, 9 juillet 2010).

Les groupes AGT, socialistes et verts du Grand Conseil vaudois demandent les explications suivantes au Conseil d’Etat:

Quelle est l’autorité cantonale chargée de
collaborer avec le Service d’analyse et de prévention
(SAP) dans l’application de la Loi fédérale
instituant des mesures visant au maintien de la sûreté
intérieure (LMSI) (art. 6 LMSI) ?

Le Préposé cantonal à la protection des
données a-t-il accès aux fichiers de données
récoltées par l’autorité cantonale sur
mandat du SAP ?

Si oui, de quelle manière peut-il exercer un contrôle sur
ces données et de quel type de contrôle
s’agit-il ?

Existe-t-il un fichier cantonal indépendant (au sens de
l’art. 16 al.2 LMSI ou non), séparé de celui mis en
place pour répondre aux mandats donnés par le SAP
à l’autorité cantonale vaudoise
compétente ?

Si oui, quel moyen de contrôle sur les données qu’il contient a-t-il été mis en place ?

S’il existe un fichier au sens de l’art. 16 al.2 LMSI,
son règlement a-t-il été approuvé par le
Département fédéral de la défense, de la
protection de la population et des sports (DDPS) ?

A qui et à quelles conditions les données d’un
éventuel fichier cantonal indépendant peuvent-elles
être communiquées ?

Le fichier cantonal contient-il des données supplémentaires par rapport au fichier fédéral ?

Les données qui ne sont pas retenues comme pertinentes par le SAP sont-elles effacées du fichier cantonal ?

Conformément à l’article 35 de l’Ordonnance
sur le Service de renseignement de la Confédération
(OSRC) le canton de Vaud a-t-il institué un organe de
contrôle indépendant de l’organe
d’exécution ?

Si oui, comment est garantie son indépendance ?
Jean-Michel Dolivo (AGT), Raphaël Mahaim (Les Verts), Cesla Amarelle (Parti socialiste).

P.-Y. Oppikofer