Honduras chronique du « Porfiriato » *

La résistance du peuple hondurien au régime
post-putschiste continue dans des circonstances difficiles. Ainsi, le
Mouvement paysan du Bajo Aguan (MUCA) a dénoncé
l’assassinat de Francisco Miranda Ortega, Victor Manuel Mata,
Sergio Magdiel Amaya, Rodving Omar Villegas et Oscar Geovanny
Ramírez. Les grands propriétaires terriens de la zone
– Miguel Facussé, Reinaldo Canales et René Morales
– sont suspectés d’avoir importé des
para-militaires colombiens
« démobilisés » pour les
utiliser contre les organisations paysannes.

    Le 7 septembre, une grève nationale a eu lieu
pour protester contre la politique anti-sociale du gouvernement et
soutenir les revendications des enseignants. Le 15 septembre, lors du
jour de l’indépendance, le Front national de
résistance populaire (FNRP) a appelé à une
commémoration alternative. Ce jour-là, à San Pedro
Sula (seconde ville du pays), la police a attaqué un spectacle
de musique populaire, gazant la foule et provoquant le
décès d’un vendeur de loterie, Efrain López.
La police s’en est pris à la radio locale
« Radio Uno », saccageant les locaux,
frappant le personnel  et détruisant les instruments des
groupes du concert organisé par les « Artistes en
Résistance ».

    Enfin, le 17 septembre, le FNRP a annoncé
lors d’une conférence de presse qu’il avait
récolté 1 342 876 signatures en faveur de
la convocation d’une Assemblée constituante souveraine.
Bertha Caceres, coordinatrice du Conseil civique des organisations
populaires et indigènes du Honduras (COPINH), a annoncé
que des copies de ces signatures seront envoyées aux
organisations internationales et régionales (ONU, UNASUR, OEA,
ALBA) pour faire connaître internationalement l’opinion du
peuple hondurien. 7

Hans-Peter Renk

*    Porfiriato : désignant la
dictature de Porfirio Diaz au Mexique (1876-1911). Le terme est
approprié, vu l’homonymie entre l’actuel
président hondurien et son lointain homologue mexicain.