10 500 signatures contre la loi anti-manifs: bon début pour un combat difficile
10 500 signatures contre la loi anti-manifs: bon début pour un combat difficile
Après un début de
récolte de signatures quelque peu hésitant, une
poignée de militant·e·s pour lessentiel de
solidaritéS, les cris dalarme des deux
dernières semaines du délai référendaire
ont porté leurs fruits.
Une mobilisation du front référendaire extrêmement
large (toute la gauche genevoise et les Verts, tous les syndicats CGAS
et affiliés, des associations comme lAVIVO, CONTRATOM,
ATTAC, FSL, ALCIP,
) a finalement permis de déposer plus
de 10 500 signatures à lappui du
référendum contre la nouvelle loi sur les manifestations
sur le domaine public (LMDPu).
Adoptée par la droite et
lextrême droite au Grand conseil genevois, cette loi
inacceptable porte gravement atteinte au droit dorganiser des
manifestations publiques et dy participer. Elle multiplie les
obstacles et prévoit des sanctions allant jusquà
100 000 fr. damende et linterdiction pour 5 ans
dappeler à une manif pour lorganisateur ayant
connu des débordements, même sil nen est pas
responsable. Au lieu de viser les auteurs de débordements, la
nouvelle loi punit donc les organisateurs des manifestations.
Parallèlement au référendum, un
recours auprès du Tribunal fédéral a
été déposé contre une loi qui foule aux
pieds des principes juridiques fondamentaux (on ne peut punir
quelquun pour quelque chose dont il nest pas
responsable).
La campagne en vue de la votation est toutefois loin
dêtre gagnée. Dans une société qui ne
connait que très rarement la mobilisation sociale ou politique
dans la rue, une large partie de la population ne perçoit pas le
droit de manifester comme une liberté fondamentale essentielle
en démocratie.
Le comité référendaire reste
constitué en vue de la votation populaire qui se tiendra
probablement en mars 2012. Il veillera à informer le public sur
plusieurs cas dorganisateurs de manifestations qui passeront
devant les tribunaux de police ces prochains mois pour contester divers
« délits de manifestation » que la
police genevoise leur reproche déjà sous la
législation actuelle.
Prochain rendez-vous: le mardi 4 octobre,
10 h 40 au Tribunal de police où seront
jugés Eric Decarro et Christian Tirefort, deux
« dangereux » organisateurs dune
« manifestation non autorisée » devant
le Consulat de France en octobre 2010. Nhésitez pas
à nous signaler dautres jugements devant le tribunal de
police pour des cas analogues.
Tobia Schnebli