Non au bradage par la ville de Naxoo/022 Télégenève à UPC Cablecom!
Le 24 juin des dizaines d’employé·e·s du téléréseau genevois 022 Télégenève / Naxoo se déplaçaient en manif du Seujet jusqu’à l’Hôtel-de-Ville pour manifester leur opposition à la vente des actions de la Ville de Genève à UPC Cablecom. « Naxoo, c’est à nous ! » criaient-ils. Mais ces salarié·e·s en colère n’ont pas été entendu par les élu·e·s municipaux auxquels ils s’adressaient…
En effet, malgré une bataille énergique menée notamment par le groupe Ensemble à Gauche, une majorité du Conseil municipal de la Ville, composée du PS et des Verts ligués avec le PLR, le PDC et l’UDC, alignée derrière le PS de Sandrine Salerno (en pointe sur ce dossier, malgré quelques exceptions fort honorables), solidement campé sur un argumentaire ouvertement néolibéral, votait le bradage du Téléréseau genevois à une multinationale US et son cortège programmé de suppression d’emplois et de dégradation de prestations publiques, en refusant d’y mettre la moindre condition favorable aux employé·e·s et en reniant un vote majoritaire dans ce sens l’an passé.
Un référendum municipal est donc à l’ordre du jour. La réunion constitutive du Comité référendaire aura lieu mardi 2 juillet 2013 à 18 h 30 dans les locaux de la CGAS (2 Terreaux-du-Temple / 3e étage) à l’initiative de syndicom. Nous en serons et nous y reviendrons. En attendant nous publions ici de larges extraits de la « Lettre ouverte », adressée par syndicom – le syndicat de la communication – aux élu·e·s municipaux à la veille du vote. (PV)
Le 9 mai 2012, vous avez pris position par 65 voix contre 6 et 1 abstention sur la vente des actions à UPC Cablecom en exigeant que « le repreneur s’engage à conserver les employé·e·s et les postes de travail sur la place de Genève, à maintenir la CCT sans détérioration ainsi que la caisse de pension actuelle, le tout durant au minimum 5 ans.?»
Aujourd’hui, Sandrine Salerno a entraîné la majorité du Conseil administratif à vous demander de renier votre vote de l’an passé et de soutenir un contrat de vente dans lequel est programmé le démembrement de 022 Télégenève-Naxoo et la liquidation d’au moins la moitié de ses emplois actuels. Non seulement, ce contrat confirme que quoiqu’il advienne, la Ville de Genève accepte que tous les clients intéressants pour le développement du 3 × Play soient « migrés » dès cet automne de 022 Télégenève-Naxoo à UPC Cablecom à Zürich et Yverdon. Mais de plus, ce contrat de vente donne l’autorisation de licencier jusqu’à 10 % du personnel par an pendant 5 ans, puis les survivant·e·s sans aucune limitation après ce délai de 5 ans, sans aucune garantie de la CCT, de mesures d’accompagnement social et de la caisse de retraite. D’autre part, les responsables d’UPC Cablecom nous ont confirmé que la société 022Télégenève SA disparaîtrait dans un délai de 6 à 18 mois suivant l’exécution (quel beau terme !) de la vente des actions de la Ville.
UPC Cablecom, une entreprise socialement et économiquement responsable ?
UPC Cablecom n’a pas respecté son engagement pris depuis 2006 dans la « Convention d’actionnaires », de développer l’offre 3 × Play (TV, radio – Internet – Téléphonie) au sein de 022 Télégenève-Naxoo. UPC Cablecom a usé de son droit de blocage pour empêcher des projets de développement technologique, proposés à l’interne et allant dans ce sens. Le comble, c’est que ces projets peuvent être entièrement autofinancés par 022 Télégenève-Naxoo […] ! Maintenant qu’elle tient enfin la signature de Sandrine Salerno sur le contrat de vente, UPC Cablecom décide brusquement de développer cette offre cet automne […], non pas au sein de 022 Télégenève mais en vidant celle-ci de sa substance par la « migration » d’une partie vitale des client·e·s de Naxoo à UPC Cablecom. Et cela avec la bénédiction de la Ville de Genève !
De plus, UPC Cablecom refuse de négocier une CCT au niveau national avec syndicom et annonce avec démagogie, devant la presse et le personnel, qu’elle ne licenciera pas et, au contraire, créera de nouveaux emplois Pourtant, lors d’une réunion paritaire avec la commission du personnel et le syndicat, elle a reconnu que des postes de travail sont menacés !
Refusez la vente des actions de la Ville de Genève
Sandrine Salerno justifie la vente parce que, d’après elle, garantir le téléréseau et l’accès à l’information, à Internet et aux techniques modernes de communication n’est pas (ou plus ?) une mission de service public. D’autres villes en ont décidé autrement, et ont refusé de céder aux pressions et aux pratiques d’UPC Cablecom : à Lausanne, Sion, Sierre, Martigny, Nyon, Bulle, Monthey, … De plus, la nouvelle Constitution genevoise a inscrit clairement les droits à l’accès à l’information pluraliste, aux médias publics et à la culture. La garantie de ces droits est-elle une mission de service public ou une mission qu’on peut confier les yeux fermés exclusivement à une société privée telle qu’UPC Cablecom dont l’objectif ultime sera toujours l’augmentation des profits ? [….]
Mais même si, contrairement à nous, chacun n’était pas convaincu que les activités de 022 Télégenève-Naxoo sont une mission de service public, est-il tolérable qu’une collectivité, telle que la Ville de Genève, livre au secteur privé une entreprise qui lui appartient majoritairement. L’entreprise et ses 91 salarié·e·s ! Est-il acceptable que la Ville de Genève autorise ainsi sa liquidation et des quotas de licenciements « acceptables » […] La seule réponse possible est NON. […]
OUI au maintien des emplois à Genève !
Syndicom