Violences sexuelles à l’Unil

Les mesurettes ne suffiront pas

148 actes de violences sexuelles pénalement répréhensibles dont quatre viols durant les cinq dernières années. C’est ce que révèle l’«enquête sur le climat de travail et d’étude au sein de l’UNIL», réalisée par FORS (centre suisse de compétence en sciences sociales) et publiée le 8 décembre.

Manifestation pour la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, Lausanne, 2021
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Lausanne, 2021

Adressée à l’ensemble des étudiant·e·x·s et employé·e·x·s de l’UNIL, avec un taux de participation de 17 %, l’enquête révèle qu’appartenir au groupe «femmes» et «personnes minorisées» (non cis, non hétérosexuelles, racisées et en situation de handicap) représente un facteur de risque quant à une diminution du bien-être et un impact négatif des études/du travail sur la santé mentale et physique. Les personnes appartenant à ces groupes rapportent systématiquement plus de discriminations que le groupe majoritaire correspondant.

La question des violences sexistes et sexuelles a déjà été dénoncée à de multiples reprises, notamment par le syndicat SSP et le collectif Grève Féministe UNIL.

La réponse de la nouvelle direction de l’UNIL sera-t-elle à la hauteur ? Rien n’est moins sûr. Si celle-ci appelle à un changement de culture et s’engage à développer des outils juridiques et d’accompagnement, rien n’est mentionné sur le traitement du mal à la racine. Car ce que le rapport met en lumière, c’est bien les multiples rapports de domination opérant au sein de l’institution, au-delà des violences de genre. Les étudiant·e·x·s et maîtres d’enseignement sont les principales victimes des violences perpétrées sur le campus, très souvent par une personne avec une position hiérarchique supérieure.

Mettre en place des mesures contre les discriminations, sans questionner les rapports de pouvoir, ça s’appelle du diversity management, outil classique des institutions néolibérales pour désamorcer les luttes et résistances des personnes écrasées par leur violence. solidaritéS se joint aux revendication du collectif Grève Féministe UNIL, notamment sur la mise en place de formations obligatoires pour l’ensemble de la communauté universitaire, d’un service indépendant de soutien aux victimes et la transparence sur les mesures prise contre les personnes auteures de violences et/ou de harcèlement.

Gaara