Ende Gelände

Ende Gelände : Impressionnante action de désobéissance civile

De retour de Bonn et des mines de la Rhénanie.


Ende Gelände

La veille de l’ouverture du sommet de l’ONU sur le climat COP 23 à Bonn, le mouvement pour la justice climatique a choisi la cible adéquate: une des gigantesques mines de lignite à ciel ouvert de l’entreprise RWE en Rhénanie du Nord-Westphalie, celle de Hambach.

«Déni climatique» à la COP 23 de Bonn

Certes, les gouvernements de la Chine et des Etats-Unis ne donnent pas l’exemple. Mais il ne faut pas masquer les responsabilités de ceux de la Suisse ou des membres de l’Union européenne: leurs engagements volontaires ne suffisent toujours pas à réduire à moins de 3° de réchauffement, alors que l’objectif fixé à la COP 21 était bien de rester en-deçà des 2°. Le gouvernement allemand, co-organisateur avec les îles Fidji de la COP 23, refuse toujours de revenir sur l’extraction et l’utilisation massive du charbon.

Le mouvement pour la justice climatique choisit bien ses cibles

RWE, qui est le plus gros émetteur de CO2 d’Europe, extrairait et brûlerait dans ses centrales thermiques 3 tonnes de lignite par seconde. C’est une de ses gigantesques mines à ciel ouvert situées près de Cologne et Bonn, celle de Hambach, qui a été prise pour cible par l’action Ende Gelände du 5 novembre.

Une action exemplaire

L’action a réuni plus de 2000 personnes, jeunes pour la plupart, provenant de la région mais aussi de toute l’Europe, derrière une délégation des Climate Pacific Warriors, des activistes des Iles Fidji venus alerter le monde sur la disparition programmée de leurs îles. La marche s’est très vite scindée en cinq «doigts» d’environ 400 personnes, dont trois ont réussi à envahir la mine, bloquant l’extraction. Scène époustouflante à l’arrivée au bord du fossé, à la lisière de la forêt d’Hambach: de 12 à 15 km de diamètre, le trou descend à 350 m de fond (au-dessous du niveau de la mer), par 7 paliers de 50 m où sont visibles comme de minuscules jouets les gigantesques extracteurs, pourtant les plus grandes machines au monde.

Un sentiment d’énergie inouïe pendant toute l’action (quelques slogans repris à plusieurs milliers: «We are unstoppable, another world is possible!» «People got the power»), mais également le soin apporté dans l’organisation, notamment le souci de veiller les un·e·s sur les autres. Et d’autres slogans pour la justice climatique montraient des engagements dans des luttes transversales: «No borders, no nations, no coal power stations!», enfin «There are no jobs on a dead planet!»

Un membre du groupe écosocialiste