Personne ne doit dormir dehors!

À l’appel du Collectif La Maraude Lausanne, des Collectif R et Jean Dutoit, de SOS Asile Vaud, du collectif vaudois de soutien aux sans-papiers, de L’armoire à couverture et de solidaritéS, une centaine de militant·e·s, mais aussi de sans-abri, de Roms et de sans-papiers ont organisé un premier Sleep Out (dormir dehors) à Lausanne, pour dénoncer le manque de structures d’accueil dans le canton.

Comme indiqué sur le tract qui était distribué, «Nous dormons dehors pour dire aux autorités que personne ne doit dormir dehors!». L’action a en effet permis de médiatiser le fait que chaque nuit, alors que le thermomètre atteint déjà des températures glaciales, des centaines de personnes sont contraintes de dormir à ciel ouvert. Actuellement, des lieux d’hébergement d’urgence comme le Sleep-in à Renens ou à la Marmotte sont pleins à craquer (refusant chaque nuit 40 à 100 personnes), au point qu’un grand nombre d’hommes, de femmes et de mineur·e·s sont forcés de passer leur nuit dehors. Pour dénoncer cette situation dramatique, une quarantaine de personnes présentes au rassemblement ont également décidé de passer la nuit devant l’église de Saint-Laurent.

La surcharge de ces espaces bas seuil ne sont bien entendu pas le fruit du hasard mais bien celui de choix budgétaires orchestrés par nos autorités politiques. En témoigne le «bon mot» du municipal Oscar Tosato au téléjournal, qui s’est permis de qualifier les sans-abri de «touristes» (on lui recommande de tenter l’expérience durant ses vacances d’hiver…). Un propos qui en dit long sur l’estime que porte le municipal socialiste envers les catégories les plus précaires et les plus fragilisées de la population.

Relevons également la position pathétique de la Municipalité de Lausanne (à majorité dite de gauche) qui cherche à empêcher le Collectif La Maraude de distribuer des vêtements et de la nourriture aux personnes dans le besoin, en refusant de leur donner une autorisation de stationner à la place Chaudron et à la Riponne. Enfin, on mentionnera le conseiller d’Etat socialiste Pierre-Yves Maillard qui, interviewé dans le 24heures, menace de contrôler encore plus drastiquement l’accès aux abris d’urgence afin de refuser l’accès aux migrant·e·s.

Du côté de solidaritéS, nous continuerons à soutenir les collectifs bas seuil en appelant les autorités à trouver urgemment des solutions d’hébergement pour tou·te·s les sans-abri. Avoir un toit est un droit, personne ne doit dormir dehors!

Jorge Lemos