La municipalité de Lausanne met 80 personnes à la rue!
Les habitant·es de la Borde 47, sont menacé·es d’expulsion par une majorité rose-verte qui réaffirme son cynisme face à la question du sans-abrisme. Nous nous mobilisons au côté des personnes concernées pour réclamer un toit et des conditions de vie digne pour tou·tes.
Le 24 février 2024 à Lausanne, une centaine de personnes se sont rassemblées à l’appel de différentes organisations et collectifs pour s’opposer à l’expulsion, le 1er mars, de la population habitant l’hébergement d’urgence de la Borde 47. Le bâtiment avait été mis à disposition des personnes sans-abris par la Ville de Lausanne qui en a assuré la gestion jusqu’en novembre 2022, lorsqu’elle a décidé de passer la gestion à la Société Coopérative d’Habitation Lausanne. Progressivement, environ 80 personnes, majoritairement Rom, se sont installées dans ce lieu et ont ainsi pu construire un chez soi, dans une petite communauté florissante. Parmi ces individus se trouvent des mineur·es scolarisé·es, des travailleur·euses et des personnes âgées.
Une nouvelle attaque contre le sans-abrisme
L’éviction de la Borde 47 s’apparente à une nouvelle attaque frontale contre la population sans-abris de Lausanne. Depuis des années, Ensemble à Gauche conteste la politique de la ville en la matière, la jugeant insuffisante. Une partie de la population concernée était présente à la manifestation pour montrer son mécontentement et partager ses craintes pour l’avenir, puisque la ville ne leur propose pas une solution durable! En effet, les habitant·es de la Borde devront rejoindre les autres hébergements d’urgence de la ville, avec toutes les difficultés administratives et le manque de places et de confort que cela implique.
Bien que la municipalité ait annoncé l’ouverture d’un centre à Tivoli, les nouvelles places ne suffiront pas pour accueillir toute la population de la Borde et il ne s’agit pas d’un lieu adapté pour des enfants. La posture de la Municipalité nous scandalise et pointe une nouvelle fois l’hypocrisie d’une majorité de «gauche », dont des élu·es roses-vertes et un du Parti ouvrier et populaire (POP). La municipale Émilie Moeschler (PS), responsable du sport et de la cohésion sociale, rejette ainsi en bloc les revendications et les inquiétudes des contestataires.
Pour une ville plus solidaire
solidaritéS déclare tout son soutien à la population de la Borde et à son combat pour un toit et des conditions de vie (plus) dignes. Rappelons que la population Rom subit depuis des siècles de la discrimination, du racisme et de l’exclusion partout en Europe qui la constitue en un peuple apatride, qui devrait être protégé et accueilli. Il est temps que les autorités communales changent de cap pour que tout le monde, indépendamment de son statut économique, civil et d’origine, puisse avoir la garantie d’un logement abordable et décent.
Ph. K.