Non à un accueil au rabais dans le Secteur de l’enfance!
En janvier, sortait le rapport du Conseil d’État neuchâtelois sur la révision de la Loi cantonale sur l’Accueil des Enfants (LAE 3). Un rapport attendu depuis plus de six ans, mais loin de répondre aux attentes des professionnel·les! Les travailleur·euses ont à peine été consulté·es, et les revendications déposées par le SSP lors de la dernière grève féministe, superbement ignorées.
Ce processus d’élaboration du rapport sur l’accueil des enfants, loin d’être à la hauteur des enjeux de cette réforme, explique l’absence de nombreux thèmes essentiels dans le projet de loi: taille maximale des groupes d’enfants, mesures contre la pénibilité ou encore nombre de m2 par enfant.
Autant d’éléments que l’autorité balaie comme relevant du «bon sens» ou qui seront abordés lors de la prochaine révision. Vu le temps d’attente pour cette LAE 3, ces réponses ne sont pas acceptables!
Un élément a également fait grincer des dents les communes: le report de la charge du parascolaire 2 (10-12 ans). Cette tentative «d’équilibrer» la réforme va désormais peser sur les budgets communaux, avec des conséquences graves pour le personnel et les enfants accueilli·es, car les communes n’auront plus à respecter les directives cantonales, telles que le taux d’encadrement (nombre d’enfants par adulte) ou le minimum de personnel éducatif formé présent.
Pour compenser le désengagement du Canton, les communes seront forcées d’augmenter encore la taille des groupes, ou d’engager des bénévoles! Cette mesure devait s’inscrire dans la mise en place du projet cantonal MAE (l’école à journée continue), mais la majorité des communes pilotes s’en sont retirées. Une synergie qui semble mal partie!
Le personnel éducatif s’oppose aussi à la possibilité d’étendre les horaires d’ouverture des structures d’accueil sans limite claire – une mesure imposée par la droite sous couvert de «conciliation entre vie familiale et professionnelle». Au vu de cette révision bancale, le secteur de l’enfance a donc décidé de se mobiliser, et d’adresser une pétition au Conseil d’État ainsi qu’au Grand Conseil neuchâtelois, qui traite actuellement le rapport du gouvernement en commission. Les professionnel·les sont déterminé·es à lutter pour pouvoir garantir un accueil de qualité à tou·tes les enfants!
Nathalie Delbrouck Florent Blanc