Affaire Nzoy

Il faut lutter contre les violences d’État et l’impunité policière

Deux cents personnes se sont réunies à Lausanne le 7 décembre, à la suite du classement de l’affaire du policier qui a tué Roger «Nzoy» Wilhelm en 2021. La justice vaudoise reste sourde face aux proches des personnes tuées par la police, aux mouvements antiracistes, et aux instances internationales (CEDH, ONU) qui dénoncent le racisme systémique suisse. Rencontre avec un membre de la Commission indépendante chargée de faire la lumière sur la mort de Roger Nzoy Wilhelm, sur cette violence d’État.

Rassemblement à l’issue du classement de l’affaire du policier qui a tué Roger «Nzoy» Wilhelm, Lausanne, 7 décembre 2024
Rassemblement à l’issue du classement de l’affaire du policier qui a tué Roger «Nzoy» Wilhelm, Lausanne, 7 décembre 2024

Le procureur a rendu une ordonnance de classement pour le policier qui a tué Nzoy et a décidé de ne pas entrer en matière pour l’omission de prêter secours. Il ne peut classer une procédure que s’il est clairement établi que les faits reprochés ne sont pas fondés. Les éléments amenés par la contre-enquête de Border Forensics sur le déroulement des événements qui ont amenés au décès de Nzoy montrent bien que la légitime défense est loin d’être évidente et surtout que les policiers ne prêtent pas secours à la victime.

C’est d’autant plus rageant que cette décision est rendue par le même procureur, Laurent Maye, qui a ordonné l’acquittement des six policiers qui ont tué Mike Ben Peter. Dans ces deux affaires, il a mené des enquêtes à décharge pour garantir l’impunité des agents prévenus. Il abuse d’un narratif déshumanisant et décrit Nzoy comme une personne dangereuse alors que les témoignages parlent clairement d’une personne désorientée. C’est rageant aussi de voir les médias recracher ce narratif bourré de biais racistes sans aucune critique.

Nous réclamons une enquête indépendante comme cela a été fait par exemple dans l’affaire Skander Vogt. Cette décision du procureur prouve sa partialité et montre une nouvelle fois le besoin d’une instance indépendante de plainte et d’enquête pour des affaires où des agents de l’État sont mis en cause. Il est impératif que le Conseil d’État réponde de ce constat et prenne les mesures adéquates pour que cela change. 

Pour continuer la lutte en dehors du cadre des instances juridiques, nous organisons des Journées d’action contre le racisme et les violences policières entre le 10 et le 22 mars 2025 avec différents mouvements antiracistes et antifascistes à travers la Suisse.  

Propos recueillis par Nicolas Saint-Just

Toute personne intéressée à s’informer ou rejoindre l’organisation des Journées d’action contre le racisme peut écrire à:

manif-nzoy@riseup.net.