Course au réarmement: comment stopper la restauration d’une armée « forte et crédible » ?

Course au réarmement: comment
stopper la restauration d’une armée « forte
et crédible » ?

L’UDC et la droite militariste aux Chambres ont trouvé
moyen d’éviter que les citoyen-ne-s puissent se prononcer
sur la hausse des dépenses militaires à plus de 5
milliards, souhaitée pour payer l’armée à
100 000 hommes et les nouveaux avions de combat.
L’augmentation prévue des dépenses militaires
devrait passer dans le budget annuel du Département de la
défense qui n’est pas soumis au référendum.
Même s’il reste de gros problèmes concernant le
financement du réarmement, et que le vote du parlement
n’est pas acquis, le Groupe pour une Suisse sans armée a
déjà entamé les contacts pour former un front
large (partis de gauche et Verts, syndicats et associations
environnementalistes ou de coopération au développement,
organisations d’étudiant·e·s…) pour
lancer, récolter les signatures et déposer dans de brefs
délais une initiative populaire pour empêcher
l’achat des avions de combat.

    Il serait souhaitable que l’opposition au
réarmement devienne un thème central de campagne pour les
fédérales. Pense-t-on sérieusement que
l’achat d’avions de combat puisse être une mesure
pour atténuer les conséquences de la
réévaluation du franc sur l’industrie
d’exportation, comme le suggèrent les lobbyistes des
avionneurs et de l’industrie des machines, et comme l’a
suggéré le chef du Département
fédéral de l’économie ?

    L’augmentation des dépenses militaires
rendra encore plus difficile la recherche des ressources pour financer
la sortie du nucléaire vers les énergies renouvelables,
sans parler des mesures nécessaires pour réduire les
conséquences sociales de la crise économique sur la
population.


Tobia Schnebli


Le retrait de l’initiative contre l’achat de nouveaux
avions de combat était-il prématuré ?

Le GSsA avait lancé en 2008 et déposé en 2009 une
initiative pour un moratoire jusqu’à fin 2019 sur
l’achat de nouveaux avions de combat. Nous avons retiré
l’initiative en 2010, après que le Conseil
fédéral eût annoncé qu’il renvoyait
l’achat de nouveaux avions à 2015. Avec les délais
imposés par la procédure de choix et d’achat cela
signifiait que les nouveaux avions seraient entrés en service
seulement après 2020.

    Même au vu des récents
développements parlementaires, le GSsA reste persuadé que
le retrait était opportun. L’initiative aurait
été soumise au vote (probablement en cet automne 2011)
sans projet d’achat concret sur la table. On aurait eu un
débat fantôme, sans enjeu concret. Le Conseil
fédéral aurait eu jeu facile de déplacer le
débat sur un plan abstrait : « sans
aviation, point d’armée » et sur
l’opportunité de soutenir un texte proposé par un
groupe qui prône la suppression de l’armée,
évacuant ainsi le thème de l’achat, encore
hypothétique, des nouveaux avions. Le risque qu’une
initiative au contenu pragmatique obtienne de cette manière un
résultat similaire à d’autres initiatives bien plus
radicales ou « utopiques » du GSsA
était trop grand. TS