Comptes du Canton

Comptes du Canton : Les tours de passe-passe du Conseil d'État

Les comptes 2014 de l’Etat de Genève sont à l’équilibre, avec un excédent insignifiant de 6 millions sur 8 milliards… Un constat reflétant la réalité financière ? Jamais de la vie, c’est un exercice de propagande du Conseil d’Etat.

Comme le reconnaît l’éditorialiste de la Tribune «Avec les mêmes chiffres, le gouvernement aurait tout aussi bien pu présenter un large excédent.» Mais ce « large excédent » possible des comptes aurait fait tache, présenté par un Conseil d’Etat qui vient de faire passer, en s’appuyant sur la droite et l’extrême-droite, un budget d’austérité qui vole des millions aux bénéficiaires de l’aide sociale, aux re­trai­té·e·s, aux locataires, aux sa­la­rié·e·s du secteur public…

Ainsi, le Conseil d’Etat à sorti sa trousse de maquillage… des comptes, il a attribué d’un  coup 200 millions pour des engagements à l’horizon 2030 en faveur de la caisse de retraite de l’Etat, il a accéléré des amortissements, reporté la comptabilisation des bénéfices de la BNS, etc. Comme l’écrit la Tribune «Pour aller plus loin, il ne restait plus qu’au ministre des finances qu’à aller enterrer en douce la nuit venue quelques lingots sous la promenade de la Treille» ! La cause principale de cet embarras, qui vient porter atteinte à sa politique des « caisses vides » ? Des rentrées fiscales supérieures aux estimations, dont le résultat de «la conclusion d’une ‹opération fiscale significative› de 415 millions de francs», selon le Conseil d’Etat.

Sur ces millions, sinon qu’il s’agit d’une rentrée concernant l’impôt sur les personnes physique et que la commune d’Anières serait le lieu de cette pluie de millions, secret fiscal oblige, personne n’en saura plus… En effet, comme le rappelle le Ministre des finances PDC Dal Busco, la droite veut que Genève «continue à offrir des conditions-cadres favorables aux riches contribuables». Parmi celles-ci, l’opacité…

Ce que démontre le fait qu’il se soit trouvé, dans ces conditions, 400 millions qui nous tombent dessus «par hasard», c’est que l’argent est là. Il faut la volonté politique d’aller le chercher pour le mettre au service du bien commun. 

 

Pierre Vanek