Maudet enfin renvoyé à ses devoirs

Jeudi dernier, lors du débat au Grand Conseil à propos de l’unification du statut des gardiens de prison, la majorité des député·e·s a décidé de proscrire les externalisations dans le domaine pénitentiaire. Un camouflet infligé à Pierre Maudet et à sa logique de privatisation des services publics.


UN Geneva 

Alors  que durant la campagne de votation autour de la loi sur la police (LPol), nous n’avions eu de cesse d’avertir des dangers de cette loi, rendant possible une privatisation des services publics, M. Maudet avait donné sa parole qu’il n’utiliserait pas cette possibilité qu’il avait pourtant lui-même aménagée. Cependant, à peine un mois après la votation qu’il a remporté sur le fil (une majorité de 63 voix), le magistrat annonçait la privatisation du convoyage de détenu·e·s. L’ensemble des soutiens à cette loi ont pu se rendre compte de la duplicité de Maudet et du fait que les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient.

Il passe du dumping salarial…

Loin de se limiter ou de changer de tactique, Maudet, comme à son habitude, continue sa politique autoritaire et destructrice en cherchant à réaliser des économies sur le dos des salarié·e·s. Externaliser (lire « privatiser »), lui permet à la fois de baisser le revenu des salarié·e·s engagé·e·s pour réaliser ces tâches, mais aussi d’offrir aux entreprises de juteux contrats. Tout ceci bien évidemment se faisant au détriment de la qualité des services et de la sécurité des habitant·e·s. Cette option, il l’a encore défendue concernant le convoyage et la surveillance des détenu·e·s en milieux hospitaliers devant le Grand Conseil.

…à une défaite politique!

Mal lui en a pris, puisqu’une majorité de député·e·s, emmenée par un front anti-privatisation composé des Verts, des socialistes et d’Ensemble à Gauche et appuyé par un MCG corporatiste, a voté un amendement proscrivant l’externalisation dans le domaine pénitentiaire, lui infligeant ainsi une défaite politique bienvenue. Malgré les soutiens de la droite libérale, disposée à faire une économie de 7 millions sur le dos des salaires des travailleurs·euses, le magistrat a vu son projet échouer devant le Grand Conseil.

Un magistrat de plus en plus affaibli

Cette excellente nouvelle vient témoigner de l’importance de mener des campagnes politiques claires, malgré des rapports de forces défavorables. Notre travail a servi de boussole politique face à la machine Maudet. Si le magistrat a échappé de peu à une cuisante défaite dans le cadre de la votation sur la LPol, il vient d’en vivre une qui ne sera certainement pas la dernière. Sa gestion des derniers dossiers et ce camouflet sont autant de signes d’un affaiblissement du magistrat qui peine à convaincre les député·e·s, la population et même les employé·e·s de ces services. Ceci doit nous convaincre de continuer à porter la critique sur l’ensemble de sa politique, qu’il s’agisse de l’enfermement des migrant·e·s, de sa vision ultra-sécuritaire et autoritaire de l’Etat, ou de sa gestion répressive de la pauvreté. Partout où il sera pour répandre ses politiques odieuses, nous serons là pour lui infliger des défaites.

Pablo Cruchon