RFFA

RFFA : Les mensonges de la droite et du PSS

Dans le cadre d’une votation déjà peu démocratique par son statut de paquet mal ficelé, les mensonges fleurissent. Que ce soit à droite pour défendre les cadeaux aux grandes entreprises, ou au Parti socialiste pour faire passer la pilule de son compromis pourri.

Fiscalité et AVS: non - non

Mensonge 1

« Le financement supplémentaire de l’AVS est une compensation sociale »

Si un financement supplémentaire de l’AVS est bienvenu, il n’a rien d’une compensation sociale. Contrairement aux propos mensongers tenus par le PSS – notamment par Paul Rechsteiner lors de la conférence de presse de lancement de la campagne socialiste en faveur du ouice financement ne permet pas d’augmenter les rentes des retraité·e·s, alors que la précarité frappe de plus en plus fort les personnes à la retraite.

Les promesses du PSS ne sont rien d’autre qu’un chantage de la droite pour nous resservir le même plat que la RIE 3 et offrir ainsi des milliards aux cercles capitalistes. De plus, ce financement transitoire sera pour l’essentiel payé par le gros de la population, non seulement par l’impôt mais aussi par l’augmentation des prix des biens de consommation.

Mensonge 2

« Le financement additionnel de l’AVS empêchera l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes »

C’est faux! Le financement transitoire de l’AVS permettra seulement de retarder de peu l’élévation de l’âge de la retraite des femmes. Négligeant le refus populaire de PV 2020, le Conseil fédéral a déjà préparé un projet intitulé AVS 21 dont la disposition principale est l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, et plus généralement la flexibilisation du départ à la retraite pour tou·te·s!

Le véritable enjeu de la RFFA est donc le régime d’imposition des entreprises, puisque le conseil fédéral a décidé d’attendre ce vote avant de revenir à la charge avec le dépôt du projet AVS 21. Il ne s’agit pas seulement d’une tromperie mais d’une attaque envers le peuple: en cas d’acceptation, la RFFA entraînera des hausses d’impôts pour les personnes physiques, des coupes massives dans les services publics et tout cela sans même avoir la garantie de ne pas voir ses retraites se détériorer l’an prochain.

Mensonge 3

« La RFFA va créer des emplois »

Les partisan·e·s de la RFFA la présentent comme une mesure pour l’emploi, dans la mesure où les nouvelles entreprises qui s’installeraient en Suisse permettraient de créer de nouvelles places de travail. Or, ces baisses d’impôts ne permettent ni de créer des postes, ni d’augmenter les salaires.

Pourquoi? Parce que nombreuses de ces entreprises que l’on attirerait y importent leurs bénéfices mais rarement leur production. Beaucoup d’entre elles détiennent uniquement une boîte aux lettres et ne mènent pas d’autre activité que le rapatriement de leurs bénéfices. D’autres installent leurs sièges et font venir les salarié·e·s de leur pays d’origine. C’est le cas pour le géant minier Vale International, connu pour ses dégâts humains et environnementaux, enterrant dans la boue des centaines de travailleurs·euses, menant une pratique de destruction féroce de la forêt amazonienne et de pillage des terres à des peuples autochtones. Grâce aux avantages fiscaux proposés par le canton de Vaud, l’accumulation de ses richesses se fait sur la misère et la surexploitation des travailleurs·euses et de l’environnement.

En revanche, la RFFA menace des dizaines de milliers d’emplois publics et, de façon indirecte, de postes de travail dans les entreprises privées qui dépendent de mandats publics. On parle de 5000 emplois directs et de 25 000 emplois indirects qui sont directement menacés par les pertes fiscales de cette réforme

Mensonge 4

« La RFFA permettra de corriger des injustices fiscales »

La RFFA remplace une inégalité entre sociétés suisses et étrangères par une inégalité entre PME et grandes entreprises. En effet, les statuts spéciaux dont bénéficient les multinationales seront substitués par de nouveaux privilèges fiscaux permettant aux entreprises les plus rentables de déduire jusqu’à 70% du montant soumis à l’impôt – auquel s’appliquera ensuite le taux, qui a lui-même chuté de 40%.

En ce qui concerne les PME, l’immense majorité d’entre elles ne paie pas d’impôt sur le bénéfice, soit parce qu’elles n’en dégagent pas assez, soit parce que leur statut ne les contraint pas. Dans les faits, seule une toute petite minorité d’entreprises paie l’essentiel de cette enveloppe fiscale. Dire que la RFFA bénéficiera aux PME est en ce sens un mensonge. Ce cadeau massif profitera aux plus grandes entreprises – celles qui font le plus de profits – et à leurs actionnaires!

Gabriella Lima