8 mars
Un féminisme internationaliste face à la crise globale
Chaque jour nous sommes témoins des destructions monumentales perpétrées par un capitalisme dévastateur, qui harasse vie et nature sur son passage. Les guerres aux quatre coins du monde, financées par un marché de l’armement globalisé et un impérialisme crasse, témoignent de la violence imposée aux pays du Sud global. Alors que la Syrie, la Palestine, l’Irak, le Soudan, le Kurdistan vivent dans des contextes de conflit armé perpétuel depuis parfois des décennies, en Europe, Poutine inaugurait il y a un an, une nouvelle phase de son impérialisme en Ukraine avec l’invasion du 24 février 2022.
Après la pandémie, la marche mondiale capitaliste a réenclenché les machines de l’extractivisme et de la surproduction à plein moteur. Des millions de kilomètres carrés de forêt amazonienne
subissent les conséquences de la déforestation. Les effets du dérèglement climatique se démultiplient avec des conséquences désastreuses comme la sécheresse hivernale de 35 jours consécutifs en Suisse romande, qui annonce un été avec des canicules encore plus ravageuses que l’année précédente.
Au centre des catastrophes, les femmes continuent d’assurer le maintien des tâches domestiques et de soin : loger, nourrir, habiller, accompagner, soigner les enfants et les plus vulnérables.
Par-delà le travail invisible, les femmes sont aussi en première ligne des révoltes actuelles : initiatrices du soulèvement populaire en Iran, au cœur de la résistance en Ukraine et en Russie, instigatrices des réseaux de solidarité avec la Syrie et la Turquie, elles constituent la clé de voûte des contestations contemporaines. Le féminisme se déploie en tant qu’horizon politique fondamentalement internationaliste et écosocialiste, à même d’allier les questions d’urgence climatique, de justice et de reproduction sociales, et ainsi représente une véritable alternative d’organisation sociétale à celle du capitalisme meurtrier et destructeur.
En contrepartie, la contre-offensive réactionnaire s’attaque avec une violence de plus en plus importante aux mouvement féministes et aux droits des femmes et des personnes queer. La répression policière et judiciaire des mouvements organisés se fait de plus en plus forte, tandis que les droits fondamentaux subissent une vague conservatrice de plus en plus violente.
Les attaques sur les droits reproductifs et l’avortement fleurissent non seulement aux États-Unis mais aussi en Suisse, avec deux initiatives de l’UDC qui semble déterminée à faire reculer nos droits.
Face à ces attaques et au regard de l’urgence sociale et climatique actuelle, la nécessité d’organisation et mobilisation s’impose à nous. Les mouvements féministes représentent les mobilisations massives les plus importantes en Suisse et à l’international. Le ralliement de l’entier des organisations et partis de gauche radicale dans les brèches mobilisatrices ouvertes par les mouvements féministes ainsi que l’apport d’un soutien politique et matériel à ces derniers devient une priorité politique contemporaine.
Aujourd’hui, l’alternative féministe est la plus importante numériquement mais aussi la plus organisée, raison pour laquelle, le 8 mars, nous serons dans les rues en Suisse et partout où c’est possible.
Carmen Effe Deux