Soutenue par la Suisse, l’Europe forteresse renforce ses barbelés

Alors que les bordures de l’Europe gérées par l’agence Frontex sont des zones de non-droit, où les violences sont monnaie courante, le soutien de la Suisse à cette agence est inacceptable.

Des migrants autour d’un feu dans la nuit à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie
Scène de guerre à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie

Sous les yeux coupables des pays européens, la Méditerranée et la Manche continuent de se transformer en cimetières, avec des canots pneumatiques qui tentent par dizaines, chaque jour, la traversée vers la Grèce, l’Italie ou l’Angleterre.

À l’Est, des milliers de personnes sont aux prises avec le froid, la faim et la détresse à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Parmi elles se trouvent nombre de personnes, d’enfants qu’il faut secourir en urgence, mais face à elles et eux ne se dressent que des barbelés et des forces armées. Une nouvelle démonstration de la catastrophe humaine que représente la forteresse Europe.

Frontex : bras armé de l’UE

L’agence européenne Frontex, chargée de garder les frontières, est le bras armé de la politique migratoire criminelle de l’UE. En 2020, plus de 11 000 exilé·e·x·s ont été repoussé·e·x·s vers la Libye, alors qu’ils·elles y risquent la torture et la mort, avec l’aide de Frontex. L’agence est aussi responsable de nombreuses violations du droit international et notamment de « pushbacks » : ces refoulements illégaux, souvent violents, vers les pays en bordure de l’UE (Bosnie, Biélorussie, etc.).

Pourtant, l’UE a décidé d’augmenter le budget de Frontex, qui passe de 6 millions d’euros en 2005 (avec quelques dizaines d’employé·e·x·s) à un dispositif composé de 10 000 officiers armés avec leur équipement (bateaux, avions, véhicules, drones, matériel high-tech de contrôle, etc.) pour près d’un milliard d’euros par an en 2027.

Non au soutien de la Suisse à Frontex

Depuis 2009, la Suisse soutient Frontex financièrement et en personnel. Récemment, le Conseil national a approuvé un budget annuel de 61 millions de francs jusqu’en 2027, soit plus que le doublement de sa contribution. Un référendum a été initié par le Migrant Solidarity Network contre ce financement (frontex-referendum.ch), qui fait partie intégrante des politiques racistes, restrictives et coercitives de la Suisse envers les personnes en exil.

SolidaritéS soutient ce référendum et encourage à le signer. Les politiques racistes envers les personnes en exil doivent être dénoncées et une politique migratoire d’accueil digne, féministe, être mise en place !

Aude Martenot