Un nouveau souffle pour notre démocratie

La démocratie, c’est un peu comme la vérité : on n’est dedans que lorsqu’on est à sa recherche. Si on se satisfait de ce qu’on a, on n’y est plus. Voici quelques éléments simples à intégrer à notre Constitution pour lui donner un nouveau souffle, afin qu’elle nous offre un cadre dans lequel notre démocratie pourra s’épanouir.

 

Vous trouvez frustrant de ne pouvoir répondre, lors des initiatives et référendums, que par oui ou par non ? Vous auriez de meilleures idées, d’autres alternatives, des restrictions à proposer ? Améliorons le droit d’initiative et de référendum, et permettons aux comités citoyens de proposer plusieurs alternatives, toutes soumises au vote. Si plusieurs solutions emportent la majorité, celle qui a le plus de voix l’emporte. Ainsi, le débat sera affiné, et les choix correspondront mieux à la volonté populaire.

 

Vous jugez scandaleux qu’untel soit encore Conseiller d’Etat alors qu’il se moque de la volonté populaire ? Introduisons de référendum révocatoire. Comme en France où un gouvernement doit avoir la confiance de l’Assemblée nationale, il faut qu’à Genève le gouvernement et le chef du pouvoir judiciaire aient la confiance de la population. A défaut, ils doivent partir.

 

Vous estimez que les étrangers ne s’intègrent pas assez dans notre petit canton ? Faisons-leur une place, accueillons-les dans le débat politique. On ne s’intègre dans une communauté que si on y est accueilli d’égal à égal, sans préjugés, sans devoir montrer patte blanche et attendre douze ans. Une meilleure démocratie donne à chacun le droit de vote.

 

Enfin, la démocratie ce n’est pas seulement le respect de la volonté de la majorité :Il faut aussi que les droits fondamentaux de chacun soient respectés. Les catalogues de droits existent déjà, mais beaucoup reste à faire. Premièrement, inscrire dans la constitution les droits qui manquent (par exemple l’accès à l’enseignement, à la santé). Deuxièmement, prévoir des procédures efficaces et gratuites pour permettre aux citoyens de faire valoir ces droits lorsque l’administration traine des pieds. Aujourd’hui, celui qui veut faire valoir ses droits le fait à ses frais, contre un Etat arrogant et secret. Défendre les droits des citoyens, c’est aussi remettre l’Etat au service de tous !

 

Pierre BAYENET