PROJET DE BUDGET 2024 : LA DROITE NIE L'URGENCE SOCIALE ET CLIMATIQUE
Prise de position de solidaritéS Genève sur le projet de budget 2024 du Conseil d’Etat genevois – Mardi 19 septembre 2023
Dans la lignée du virage à droite du parlement, le Conseil d’Etat a présenté, ce jeudi 14 septembre, un projet de budget 2024 indigent. Alors que les comptes largement excédentaires de 2021 et 2022 offraient la possibilité d’un véritable plan d’action consacré à l’urgence sociale et climatique, le Conseil d’Etat a priorisé les baisses d’impôts à venir pour les personnes les plus aisées.
A la veille d’une manifestation nationale sur l’augmentation du coût de la vie qui a réunit plus de 20’000 personnes à Berne, la baisse de salaire réelle mise en place dans ce projet de budget par la non-indexation à l’inflation est inadmissible pour une partie du personnel déjà précarisé par les différentes mesures d’austérité à l’œuvre ces dernières années. Alors que le Conseil d’Etat s’est permis de s’octroyer une augmentation de salaire conséquente en 2022, il demande maintenant un nouvel effort qui sera particulièrement préjudiciable pour des métiers majoritairement féminins. Pourtant, les travailleuses des domaines du soin et de l’accompagnement social réclament depuis de nombreuses années, comme d’autres, une revalorisation salariale. Des demandes portées par plus de 30 000 personnes le 14 juin dernier et qui pourtant ne semblent toujours pas avoir été entendues !
A côté de la question salariale, les institutions étatiques verront encore leurs prestations diminuer au grand dam des usager.x.es et du personnel de terrain qui n’est donc toujours pas écouté malgré de nombreux signaux d’alarme envoyés durant l’année 2023. Pour exemple, la prévision du nombre de dossiers par intervenant.e du SPAd (Service de Protection de l’Adulte) augmente de 6 points alors que la situation de surcharge impactant les usager.x.es est relayé depuis de nombreuses années. A l’OMP, où les conditions d’accueil de certains lieux en cette rentrée nous font attendre de nouveaux scandales médiatiques, le plan d’action censé résoudre la crise prévoit seulement 5 postes de terrain pour 2024.
Enfin, dans une période historique ou le dérèglement climatique et la perte de la biodiversité menace le vivant, le Conseil d’Etat propose de continuer de faire de très petits pas. L’absence d’annonce forte à ce sujet nous montre l’irresponsabilité d’un gouvernement au sein duquel Anthonio Hodgers, censé défendre le plus l’écologie, vient d’écrire un livre dont une partie du contenu aurait pu être l’œuvre d’un climato-négationniste.
solidaritéS espère que les mobilisations à venir pourront infléchir rapidement la feuille de route du Conseil d’Etat. Privé.e.s de représentant.e.s au parlement ce printemps, nous serons plus que jamais au côté des syndicats, des associations d’usager.x.es et des collectifs progressistes dans la rue pour faire entendre notre voix contre ce gouvernement qui n’agit qu’en faveur des riches au détriment du plus grand nombre.