Vote de la LASLP : enfin un frein à une politique d’activation inhumaine et inefficace.
Communiqué de presse · 25 juin 2023
Ce 23 juin 2023, le Grand Conseil genevois a accepté, à une large majorité, la loi sur l’aide sociale et la lutte contre la précarité. Après 15 ans de mise en œuvre de la LIASI, contre laquelle solidaritéS, les syndicats et diverses associations se sont opposés, la stratégie de la culpabilisation, du bâton et de la carotte, se voient enfin remise en cause après un bilan désastreux. Le mouvement solidaritéS s’en félicite et a accueilli avec un grand soulagement le vote de cette nouvelle loi.
Son application devrait provoquer un réel changement de paradigme dans la manière d’accompagner les personnes bénéficiaires de l’aide sociale. Avec un nombre de dossiers par assistant.es sociales qui a explosé et des contraintes administratives importantes ces dernières années, ce retour à la prévalence de l’accompagnement social est plus que bienvenu. Nous serons, néanmoins, particulièrement attentifs à ce que les moyens annoncés et indispensables à la concrétisation de la loi soient octroyés dans les plus brefs délais.
Nous souhaitons également mettre en avant le rôle essentiel des associations d’usager.es et du personnel, ainsi que de l’observatoire de l’aide sociale et de l’insertion (OASI) dans l’élaboration de la loi. Ils ont objectivé et fait remonter les réalités du terrain. Nous espérons que les salarié.es et les usager.es des prestations de cette nouvelle loi auront accès aux différents organes de discussions et de décisions en lien avec son application. Le projet de loi 13271 d’Ensemble à Gauche demandant l’augmentation des membres du personnel et des usager.es ou de leurs proches aidant.es dans les conseils d’administration, qui sera soumis au vote prochainement, nous semble particulièrement complémentaire à la LASLP et nous espérons qu’il redynamisera le fonctionnement démocratique des services publics
Nous nous réjouissons également que la lutte contre le non-recours aux prestations d’aides soit intégrée dans cette loi après que de nombreuses études aient démontré l’intérêt social, économique et de santé qu’engendre ce maillage plus important que l’Hospice général et les associations devront continuer de mettre en place.
Enfin, l’ajustement des barèmes pour qu’ils correspondent plus à la réalité économique du canton et les ouvertures concernant la formation et la réinsertion sont autant d’atouts qui font de cette loi une réelle avancée sociale. solidaritéS s’engage maintenant, avec nos partenaires du terrain, à veiller à ce que la mise en œuvre corresponde à l’esprit de la loi.