Un dimanche fait de demi-pas qui ne suffiront pas !

VOTATIONS 18 JUIN 2023 – Communiqué de presse

Un pas dans la bonne direction avec l’acceptation de la Loi climat

Le résultat significatif de ce vote qui s’ancre à Genève encore plus fortement qu’ailleurs avec un score très élevé, indique la nécessité de s’engager à Genève plus fort et plus vite qu’ailleurs en faveur de la transition écologique. L’étude des résultats révèle un important clivage entre ville et campagne. Il est réjouissant de constater que malgré les moyens conséquents dépensés et une campagne particulièrement agressive et mensongère la population ne s’est pas laissé abuser. Cette défaite cinglante pour l’UDC et ses alliés  – les lobbies du pétrole – condamne leur politique leur volonté de dédouane la Suisse de toute responsabilité dans le système capitaliste écocide engendrant la catastrophe climatique dans laquelle nous nous trouvons.
Cette loi qui certes ne renversera pas ce système demeure toutefois indispensable car elle marque des objectifs clairs et chiffrés. Pour atteindre ces derniers, il va falloir prendre des mesures fortes. En ce sens, on ne peut que regretter que l’initiative 1000 emplois n’ait pas passer la rampe.

1’000 emplois : c’est pas pour cette fois, mais on reviendra ! 

Cette initiative ambitieuse portée essentiellement par les syndicats, en particulier le SIT, et par solidaritéS, n’a hélas pas réussi à convaincre largement dans le contexte d’une campagne difficile. Le nombre d’objets important soumis au vote, la disproportion des moyens engagés par la droite et les arguments fallacieux sur laquelle elle a développé la campagne, auquel s’ajoutait l’absence de mot d’ordre favorable des Vert-e-s en faveur de l’initiative. Alors que Genève demeure le canton de Suisse au plus haut taux de chômage, sans compter les chômeur-euses en fin de droit et les personnes en sous-emploi, la nécessité de créer des emplois écologiquement et socialement utiles n’a pas encore été entendue.
Ce refus d’aborder de front la problématique de l’emploi et de son indispensable évolution constitue un rendez-vous manqué dont les conséquences négatives se feront rapidement sentir. C’est pourquoi nous ne manquerons pas de revenir à l’avenir avec des propositions concrètes inspirées par cette initiative. Le score genevois massif en faveur de la loi climat nous y encourage d’ailleurs.

Le droit à l’alimentation : une évidence à concrétiser

Cette victoire relativement prévisible avec un excellent score est un signal fort envoyé à l’intention des autorités : chaque personne doit avoir accès à une alimentation de qualité !

Or, on sait que pour les ménages précaires, l’alimentation constitue encore aujourd’hui la principale variable d’ajustement. On espère donc qu’avec cette inscription dans la Constitution, l’alimentation soit enfin garantie comme un droit fondamental. Nous serons attentif-ves à la loi d’application, et nous nous engagerons pour que cela passe notamment par une hausse du seuil minimal de l’aide sociale et une harmonisation de tous les barèmes d’aide sociale, telle que nous le prévoyions lors de la campagne cantonale avec notre revenu cantonal d’existence. D’autres pistes sont également à explorer, telles que la mise en place d’épiceries solidaires publiques. Nous lutterons pour que ce droit à l’alimentation concerne toute la population du canton, qu’elle soit à statut légal ou pas.

Une contribution de solidarité sur les grandes fortunes : un vote révélateur d’une solidarité à géométrie variable

Alors que sans consultation de la population, les autorités n’ont pas hésité à voter des millions pour « soutenir » les entreprises durant la crise covid. Aujourd’hui une élémentaire contribution de solidarité sur les grandes fortunes a été refusée. C’est l’échec d’une initiative pourtant nécessaire pour faire face aux suites de la crise sanitaire et qui aurait permis de financer la transition écologique et les besoins sociaux en augmentation. Les grandes fortunes doivent contribuer de manière plus significative sur le plan fiscal, car l’écart entre riches/pauvres ne fait que s’accentuer dans un contexte de crise économique, sociale et climatique. Ajoutons à cela que les grandes fortunes sont les principales responsables des émissions de gaz à effet de serre, comme le démontre de nombreuses études. Et pourtant, la majorité de la population semble toujours craindre un départ des grandes fortunes pour des paradis fiscaux plus attrayants, un mythe que la réalité dément.

Une modification de l’estimation fiscale qui ne profitera qu’aux grands propriétaires (LEFI)

Le score serré en faveur de la LEFI montre que les gens sont particulièrement sensibles aux questions de logement et ne font plus une confiance aveugle aux lobbies immobiliers. Le rendez-vous est pris pour les prochains objets sur cette question. Nous continuerons à défendre les droits des locataires, à lutter contre la spéculation immobilière et pour une fiscalité plus juste. Pour rappel, solidaritéS lutte aux côtés de l’Asloca et du RPSL et d’autres partenaires par le biais de deux référendums pour défendre les locataires face à de nouvelles attaques de la droite.

Congé parental : l’acceptation d’un leurre lourd de conséquences

Après la grève féministe du 14 juin et son appel à refuser un ersatz de congé parental, l’initiative propagandiste des Verts -Libéraux, a été accepté par les électeurs.trices qui n’en ont pas vu les graves lacunes et risques qu’elle présente pour les acquis genevois en matière de congé maternité et principes de base d’assurance. Ce texte qui contient une obligation de cotiser sans obligation pour les employeur.euses d’accorder le congé ou qui exclue les indépendant.es et met en péril l’actuelle loi genevoise sur le congé maternité ne répond pas à l’attente légitime, de la population d’un congé parental. Spéculant malheureusement sur ce désir les initiant.es sont parvenu.es à leur fin. Bloquant ainsi pour une très longue période l’avènement d’un véritable congé parental répondant aux besoins de la population. Particulièrement instable sur le plan juridique cette initiative pourrait ne pas obtenir la garantie fédérale ou voir sa loi d’application faire l’objet d’un référendum. Il est surprenant que face à de telles lacunes et fragilités ce texte aient été soumis à votation. Ce qui nous oblige à concevoir une réelle alternative à ce congé qui prenne réellement en considération les aspirations des parents et constitue une réelle avancée sociale.

Acacias 1 : un PLQ sacrifiant la qualité de vie des habitant-es sur l’autel de la spéculation immobilière

La campagne trompeuse menée en autres par le PS et les Vert.es a réussi à duper l’électorat par le biais notamment d’images de ce futur quartier ne correspondant pas à la réalité quant à la hauteur des tours, par exemple. Nous déplorons cette manipulation des faits ayant conduit à ce résultat qui ne manquera pas d’impacter la qualité de vie des futur.e.s habitant.e.s du PAV. Construire des logements est plus qu’une nécessité à Genève mais ce projet n’y répond pas puisqu’il consacre une part considérable des espaces à des locaux commerciaux, ce qui n’a pas de sens dans le contexte d’un canton dont une enquête annuelle sur les locaux non résidentiels vacants révèle que Genève compte 160’119 m² de bureaux et 23’765 m² de magasins ou arcades commerciales disponibles à la location au 1er juin 2022.
La crise climatique doit nous pousser à anticiper les besoins, et à privilégier la qualité de vie des habitant.e.s. Chacun.e a probablement déjà fait l’expérience de déambuler en pleine canicule dans un quartier surdensifié et très bétonné comme les Pâquis pour comprendre que le PAV représente en l’état une erreur monumentale. Les habitant.e.s des Pâquis ne cessent, sans succès, de demander de l’aide, pour végétaliser leur quartier. Empoigner des marteau-piqueurs pour démontrer ce que l’Etat aurait dû faire depuis longtemps ne semble pas avoir été suffisant….
Pour s’en rendre compte, nous vous donnons rendez-vous le JE 22 juin dès 17h30 sur les fameuses places de parking aux Pâquis (bien trop vite rebétonnées par la Ville) pour faire le point ensemble sur les promesses creuses de végétalisation.