NON à la mise à mort de Saint-Gervais !

culturetaureauDepuis les années 60, la Maison de Saint-Gervais est le creuset d’une culture démocratique et frondeuse, à l’écart des sentiers battus. Cet espace urbain ouvert et participatif abrite deux entités artistiques : le Centre pour l’image contemporaine (CIC) et le Théâtre Saint-Gervais.

Le CIC promeut les arts électroniques et la vidéo et met à la disposition du public une collection de 1800 films d’une grande valeur artistique. Il a aussi réussi à se faire connaître grâce à ses festivals (BIM et Version) en Suisse et dans le monde. Il a enfin mission d’aider les jeunes à créer des œuvres nouvelles, de travailler avec les écoles d’art et de mettre son fonds de créations et son matériel à disposition des usagers·ères.

Mugny le matador
Depuis 2007, le CIC subit les assauts destructeurs de Patrice Mugny, chef du Département de la culture. Le 6 décembre 2009, sans motif d’économie, il a ainsi fait voter le transfert de son budget de 1,1 million de francs à des institutions majoritairement privées, dont le Centre d’art contemporain (CAC) du banquier Jean Altounian. Cette politique de concentration et de privatisation vise au développement d’une scène culturelle bling bling, dont les usagers·ères seront réduits au rôle de consommateurs·trices, s’ils-elles en ont les moyens…

Un bien public est ainsi galvaudé, aves son expérience, son réseau d’échanges, sa mission de formation de la jeunesse, etc. Au moment où le peuple doit se prononcer, on interdit même aux employé-e-s de réaliser le programme prévu, on annule la Biennale de l’image en mouvement (2009) et on ferme la médiathèque. Cette politique du fait accompli doit être rejetée.

Dire NON pour arrêter la casse !
Refuser la suppression d’un tiers de la subvention de Saint-Gervais, c’est aussi soutenir le théâtre, dont l’avenir est incertain, quelles que soient les belles promesses faites comme par hasard à la veille de la votation…

Le 19 juin 2007, Patrice Mugny répondait pourtant à la Tribune de Genève, qui lui demandait si le Théâtre de Saint-Gervais était menacé:

« Il y aurait une certaine logique à ce que Saint-Gervais soit fermé. Le bâtiment réunit le théâtre et le Centre pour l’image. Celui-ci est appelé à déménager au Bâtiment d’art contemporain (BAC). Ce sera une opportunité pour se poser la question, d’autant plus que la salle n’est pas vraiment adaptée. S’il faut renoncer à un théâtre, autant abandonner ce lieu insuffisamment équipé. Qui pourra être affecté à d’autres activités. »

Nous ne disons pas autre chose !

Dire NON à l’autoritarisme du chef du Département de la culture, c’est aussi défendre une politique culturelle transparente et participative, concertée avec les créateurs·trices et les usagers·ères.

Jean Batou


Patrice Mugny aux abonnés absents…

Sollicité par les Amis de la Maison de la culture de Saint-Gervais pour défendre la position du Département de la culture face aux référendaires, le magistrat Patrice Mugny s’est dérobé, répondant que Rémy Pagani devrait le remplacer à cette occasion. En effet, lorsqu’un Conseiller administratif est empêché de représenter personnellement son Département, le maire peut s’en charger à titre exceptionnel…

Pourtant, il ne s’agit pas là d’une indisposition passagère, puisque Mugny a demandé, à plusieurs reprises, que Pagani prenne en charge la défense publique de son embarrassant dossier… On ne peut qu’être confondu par une telle irresponsabilité! Ceci d’autant plus, que le Maire de Genève, en charge du Département des constructions et de l’aménagement, appartient à un groupe du Conseil Municipal qui s’est opposé unanimement à la politique menée à Saint-Gervais. Cela en dit long sur l’irrespect de Mugny pour les convictions d’autrui…

Les référendaires ne veulent pas débattre avec le chef du Département des constructions, fût-il maire, de la politique culturelle (ou plutôt de l’absence de politique culturelle) de Patrice Mugny. C’est pourquoi, les Amis de Saint-Gervais ont demandé au chef du Département de la culture qu’il fixe lui-même la date et l’heure d’un débat public où nous puissions confronter nos points de vue. Il en va de l’information du public et du respect de la démocratie. Nous attendons sa réponse… 

Jean Batou