Communiqué solidaritéS jeunes - Empêchée d’étudier au nom de la laïcité

7285665.imageCommuniqué de presse solidaritéS jeunes – Genève – 16 mai 2017

À l’appel d’un collectif d’étudiant-e-s, quelques dizaines de personnes se sont mobilisées ce lundi 15 mai à la Haute école de travail social (HETS) à Genève pour dénoncer les discriminations graves dont une étudiante voilée a été victime.

Cette personne se retrouve en effet dans l’impossibilité d’obtenir une place pour son stage de deuxième année en raison de ses choix vestimentaires. Après avoir prospecté durant des mois, avec le soutien de plusieurs enseignant-e-s de l’école, l’étudiante est aujourd’hui dans une situation très difficile, l’absence de stage représentant une impossibilité à poursuivre son cursus.

Dans ses démarches, l’étudiante a dû essuyer des refus justifiés aussi bien par la défense des droits des femmes à se vêtir comme elles l’entendent (!) que par la défense de la laïcité… Elle avoue d’ailleurs qu’au vu du contexte, elle a renoncé à postuler auprès des institutions publiques. La conception de la laïcité que défendent ces institutions est de fait très problématique. Sous couvert d’une neutralité religieuse, l’impossibilité de porter tout « symbole » religieux stigmatise en premier lieu les femmes musulmanes porteuses de voile.

Le collectif à l’origine de la mobilisation pointait les contradictions vis-à-vis des valeurs défendues par la HETS. Sur le site internet de l’établissement, on lit en effet que l’école « débat des problèmes de société, du vivre ensemble, de l’exclusion psycho-sociale ». L’exclusion à laquelle fait face l’étudiante voilée tend au contraire à reproduire un racisme et un sexisme déjà bien présent au sein des institutions publiques. Si l’étudiante a reçu le soutien de divers enseignant-e-s durant ses démarches, elle avoue aussi que de nombreuses personnes lui ont conseillé de « mieux s’adapter ». Des remarques qui banalisent encore un peu plus l’islamophobie.
solidaritéS jeunes soutient la mobilisation et l’étudiante victime de discriminations.

Notre organisation défend depuis longtemps une laïcité bien différente de sa caricature islamophobe. La laïcité exige une stricte séparation de l’église et de l’État, ce dernier n’ayant par ailleurs aucune légitimité pour édicter des normes d’habillement « laïcs ». Nous demandons instamment à la HETS de faire le nécessaire pour trouver une place de stage à cette étudiante.

Personnes de contact :

Jean Burgermeister
Zoé Bon