Des victoires significatives pour les travailleur·euse·s du canton !

Communiqué de Presse · 27 septembre 2020

Salaire minimum : C’est un OUI éclatant à plus de 58% pour l’introduction d’un salaire minimum à 23.- de l’heure ! Cette victoire ponctue un combat de longue date de solidaritéS, qui était à l’origine de la première initiative cantonale pour le droit à un salaire minimum légal en 2008. La population ne s’est pas trompée et démontre sa solidarité avec les 30’000 salarié·e·s du Canton qui pourront bénéficier de cet ajustement indispensable de leur salaire. La crise du Covid-19 a fait prendre conscience que les applaudissements ne suffisent pas et qu’il était temps de plébisciter un salaire décent pour tous et toutes !

Ce résultat indique que la population ne se s’est pas laissé berner par l’alarmisme patronal. Ils ont placé en priorité les droits des salarié·e·s qui jusqu’ici vivaient la pauvreté et la précarité au quotidien. C’est encore un légitime retour de charges sur les employeurs des aides complémentaires que l’Etat était contraint d’allouer pour pallier aux salaires de misères imposées à certaines catégories de travailleur·euse·s. Ce résultat constitue un changement significatif de paradigme en matière de politique salariale.

Initiative de limitation : solidaritéS salue le fait que la population genevoise a refusé massivement cette initiative trompeuse visant essentiellement à dégrader les conditions de travail des travailleur·euse·s migrant·e·s. Le vote fédéral, quoi qu’un peu moins marqué, va néanmoins dans le même sens. Cette initiative xénophobe et chauvine a ainsi été refusée à Genève à 69% et à 60% sur le plan fédéral. Le pire a été ainsi évité. Si les mesures d’accompagnement ont été ainsi préservées, Il n’en demeure pas moins un impérieux besoin de les renforcer.
Par ce vote, la majorité des électeur·trice·s genevois·e·s ont manifesté non seulement leur volonté de défendre les droits des salarié·e·s, mais également leur détermination à les étendre comme l’indique également la votation sur le salaire minimum. 

Congé paternité : C’est un OUI massif qui résonne dans les urnes genevoises avec l’acceptation à plus de 78% de l’initiative pour un congé paternité de deux semaines. Si ce projet est minimaliste, son acceptation large permet toutefois de mesurer la nécessité d’une telle mesure. Il importe maintenant de continuer la lutte afin d’élargir ce droit à Genève avec la mise en place d’un congé paternité qui corresponde véritablement aux besoins. La prochaine étape sera un congé parental équivalent et obligatoire pour les deux parents.

NON genevois aux avions de combat : A Genève, la raison l’a emportée sur les prédictions alarmistes de la droite, la Suisse n’a pas besoin de nouveaux avions de combat ! Dépenser des milliards pour des joujoux inutiles au regard des enjeux actuels est un non-sens absolu. Et c’est à 62% que cet achat absurde a été refusé à Genève… À l’heure où nous écrivions ces lignes, le sort de ces avions au plan fédéral est encore incertain, mais une chose est sûre : le NON beaucoup plus important qu’attendu, malgré la campagne massive en faveur du OUI, ne donne aucun blanc-seing à la Confédération pour jeter des milliards par la fenêtre.

Zéro Pertes : Le OUI à l’IN « Zéro pertes ! » (avec 50,03% de OUI au moment d’écrire ces lignes), rapporté au résultat de la réforme RFFA (58,21% de OUI en mai 2019) indique que les votant·e·s ont changé d’avis : les cadeaux fiscaux aux entreprises qui vident les caisses de l’Etat ne passent plus ! A l’heure de la Covid-19, des besoins démultipliés de l’Etat pour faire face aux diverses conséquences de la crise, la défense des privilèges des plus riches n’est plus audible. Le principe de neutralité fiscale de la réforme et la nécessité de garantir des recettes de l’Etat propres à garantir une correcte redistribution fiscale a convaincu plus de la moitié des votant·e·s. Cela ouvre la voie à de nouvelles réflexions et propositions pour assurer des recettes qui permettent à l’Etat de garantir la couverture des besoins de la population !

Aide à domicile : La large acceptation par la population de la garantie constitutionnelle de la couverture du déficit de cette institution est non seulement une victoire pour cette dernière, mais c’est également l’affirmation que des organismes soumis à l’obligation d’admettre doivent pouvoir être assurés de bénéficier des moyens indispensable pour remplir leurs vocations. Elle signifie également qu’ils n’auront plus à devoir marchander devant la commission des finances pour répondre aux besoins de la population qui s’adresse à eux, ce que les budgets délibérément minimalistes les empêchent de faire.

Stationnement: le OUI très net n’est qu’un premier pas! Avec un OUI à près de 59%, le camouflet est sans appel pour le TCS qui avait attaqué par référendum la modification de la loi sur le stationnement : la population genevoise a très nettement accepté de supprimer des places de parking en surface ! Ce modeste assouplissement de la très rigide régulation du stationnement est un tout petit premier pas dans le sens d’une meilleure répartition de l’espace public en faveur de la mobilité douce et des tpg à Genève. Supprimer 4000 places est une goutte d’eau dans l’océan de parkings qui recouvrent Genève (toutes les voitures du Canton représentent une surface équivalente à 250 terrains de football !). Cela ne suffira donc certainement pas pour que Genève rattrape tout son retard en matière de mobilité et d’espace public. Mais avec plus de 61% de OUI en Ville de Genève, le centre de l’agglomération, tout particulièrement concerné, montre un vrai enthousiasme: il faut donc à tout prix poursuivre l’élan! Le refus du nuisible parking Clé-de-Rive, véritable aspirateur à voitures en plein centre, est une prochaine importante pour la mobilité d’avenir.

Modification de la loi sur la chasse : Fidèles à leur volonté d’interdire la chasse, les Genevois·e·s ont très nettement refusé cette modification qui visait à assouplir les régulations sur la chasse (62.99% de NON). Les résultats fédéraux très serrés n’ont pas encore tranché à cette heure… mais avec l’urgence climatique, une telle loi irait à l’encontre du bon sens qui impose de protéger et les animaux et la biodiversité.