solidaritéS soutient le mouvement de la fonction publique cantonale et communale et demande la démission de Nathalie Fontanet.
communiqué de presse du 22 novembre 2025
Après 10 ans de politique des caisses vides, la droite, le centre et la gauche institutionnelle genevoise s’attaquent une fois de plus brutalement aux services publics, à la culture et au porte-monnaie des travailleur.x.ses. Les mesures d’économies se multiplient dans tous le canton et mettent à mal la cohésion sociale et la santé de ses habitant.es. Cette dynamique est le parfait reflet d’une droite décomplexée et trumpisée, fermement résolue à imposer des réformes anti-sociales d’une grande ampleur. Dans ce contexte où les fronts se durcissent, l’apathie, voire la complicité de la gauche social-démocrate (comme en Ville de Genève), est particulièrement alarmante.
Suite à la présentation d’un projet de budget qui viole ses propres lois en matière de rémunérations, le Conseil d’État genevois annonce encore des économies à venir pour un total d’1mia de francs. 500mio sont déjà prévu dans le cadre de la chasse aux pauvres orchestré par la droite et mise en musique par Mme Fontanet: subside d’assurance maladie, allocation logement, toutes les aides permettant de se maintenir comme résident.x.es genevois.x.es sont dans le viseur d’une droite décomplexée. Pour les 500 autres millions, la Conseillère d’Etat des riches externalise. Particulièrement révélateur quant au dogmatisme du « tout au privé » porté par la majorité de droite et d’extrême droite du Parlement, la Conseillère d’Etat va chercher des solutions auprès de conseillers privés. En plus de son salaire de 330’000frs, 150000frs vont donc être reversé à des personnes ne connaissant que peu les rouages de l’Etat, pour essayer de légitimer les futures propositions de coupes.
Pour rappel, le cumul des différences entre les budgets et les comptes de l’Etat sur ces 4 dernières années se montent à 4,4mia de francs. Dans n’importe quelle entreprise, un.e employé.e.x responsable d’un centième d’un tel écart dans ses prévisions serait immédiatement licencié.e. A cela s’ajoute évidement la responsabilité dans le vide laissé dans les caisses par l’inconséquence et les manigances de la majorité de droite. N’oublions pas qu’il y a quelques mois, Nathalie Fontanet menait la campagne pour les baisses d’impôts que les genevois.x.es « pourraient se permettre vu la conjoncture ». Résultat : le déficit actuel correspond, peu ou prou, au montant des remises d’impôt qui ont profité massivement aux plus riches.
Enfin, son grand projet de révision de la grille salariale de l’Etat est en train de sombrer. Après avoir enterré le projet « score » qui a coûté au bas mot 1, 8 millions pour « finir en eau de boudin », elle a enfermé les syndicats dans une démarche RH, auquel ils participent avec beaucoup d’empressement, sous prétexte d’établir une grille salariale plus adaptée aux nouvelles réalités du monde du travail. Les premiers résultats sont préoccupants : l’avant-projet G’Evolue favorise ouvertement les cadres et multiplie les critères ce qui entrainent de nouvelles fonctions qui relèvent aujourd’hui de la même grille. L’assurance programmée de la division du personnel en cas de mobilisation sociale ! Pire, sa décision de supprimer les annuités sur une période où G’evolue est censé être en place (2028 et 2029) trahi déjà le projet. Last but not least, le Conseil d’Etat disqualifie les métiers dit féminins de la santé et du social, qui devaient être les grands gagnants de cette réforme, en bloquant leur demande d’évaluation de fonction depuis bientôt plus d’une année, et ce en violation de l’accord que le gouvernement a signé avec les syndicats.
Alors que certains enfants maltraités et négligés sont laissés dans leur famille faute de place en foyer d’éducation, que la direction des HUG va devoir économiser 30mio alors qu’elle estime à 530 les postes manquants et que la nouvelle Loi sur l’Aide Sociale et la Lutte contre la Précarité (LASLP) n’est toujours pas mise en place faute de moyens, nous ne pouvons que constater l’échec des politiques au pouvoir.
En tant que fer de lance du bloc bourgeois, Nathalie Fontanet est particulièrement responsable de la situation actuelle et des conséquences que les choix politiques du Conseil d’Etat et du Grand Conseil entrainent pour la population. Rappelons que, sur neuf votations depuis le début de la législature, une seule a été dans le sens de la majorité du Grand Conseil. C’est aussi ce message que le personnel a envoyé lors de la grève du 11 novembre dernier. Et nous serons à leurs côtés le 11 décembre prochain pour enfoncer le clou.
Rappelons que la politique des caisses vides se répercute aussi directement sur les communes. La baisse d’impôts adoptée diminue de 58 mio les revenus de la Ville de Genève. Suite au refus du projet de budget par la majorité du Conseil municipal, le Conseil administratif a lui-même fait des coupes inadmissibles dans un projet de budget bis en supprimant les mécanismes salariaux, (annuité, gel du 13ème salaire progressif, de la prime d’ancienneté et suppression de l’indexation). Les fonctionnaires municipaux voient ainsi leurs conditions salariales se péjorer. Le gel de postes pourrait augmenter la surcharge du personnel. Des coupes sont aussi proposées dans les subventions, en particulier des institutions et associations culturelles. Par contre, aucun pas n’est fait pour améliorer les conditions de travail, de salaire et de retraite des acteurs.x.trices culturel.le.s pourtant annoncées dans les programmes de campagne rose-verts. Scandaleuse aussi la diminution des subventions pour la solidarité internationale et le fond d’aide humanitaire dans cette période de conflits. Nous refusons que le personnel, la culture et la solidarité puisse être les variables d’ajustement budgétaire.
A Lancy, c’est aussi 1,65 millions d’économies qui seront faites sur le dos des fonctionnaires avec la suppression de la participation à la prime maladie. Le budget prévoit également l’augmentation du prix des repas au restaurant scolaire et des coupes dans la subvention à l’achat d’un abonnement TPG. C’est une nouvelle preuve, s’il en fallait encore une, que la participation des formations de gauche aux exécutifs est une gageure et risque de les rendre de facto complices des réformes anti-sociales, même malgré elles !
200 salarié.x.es et soutiens se sont d’ailleurs réuni.x.es ce mercredi devant la mairie de Lancy. En Ville de Genève, un rassemblement aura lieu le 25 novembre prochaine devant l’Hotel de Ville et un préavis de grève a déjà été annoncé pour le 4 décembre prochain. Nous espérons que ces mobilisations remettront en place les Conseillers Administratifs par rapport à leurs projets d’économie qui sont totalement inspirés de ceux du canton ! Nous serons, là-aussi, à leur côté pour porter leurs revendications car seule une mobilisation forte permettra de contrer ces attaques.
Parmi celles-ci, et pour faire face aux déficits budgétaires annoncés, des mesures fiscales urgentes doivent être adoptées. L’approche envisagée par certains gouvernements cantonaux, comme la ponction salariale de 0.7 % dans le canton de Vaud, fait peser le fardeau sur le personnel.
SolidaritéS s’y oppose évidemment de toute ses forces et exige l’introduction immédiate d’une contribution de solidarité, focalisée sur les riches et les grandes entreprises, afin de trouver les ressources nécessaires et faire face en période de crise. Il est inacceptable que la population supporte le coût de la crise tandis que certains continuent de s’enrichir de manière exponentielle. La population ne paiera pas leur crise. La dernière estimation de la « World inequality Database » montre que la Suisse continue d’augmenter l’écart entre les plus riches et les plus pauvres de ses habitant.x.es. Les 51% les plus pauvres détiennent maintenant plus que 3,7% de la fortune globale.
Parmi les cantons, Genève est celui dont le facteur d’inégalité est le plus élevé de Suisse. Penser que c’est sur cette catégorie de la population qu’il faut faire porter les crises sans fin du capitalisme est inhumain et solidaritéS s’engage, au côté des défenseur.x.ses des services publics et du bien commun pour un changement de cap radical.