Référendum contre l’aide aux précaires

l’UDC et le MCG avancent masqués !

Le référendum UDC/MCG contre le fonds d’aide aux plus précaires fait l’objet d’une récolte de signatures qui présente d’inquiétantes zones d’ombre, que solidaritéS a dénoncées dans un communiqué. 

Caravane de solidarité, Genève, août 2020
L’UDC et le MCG veulent priver les plus précaires d’une aide vitale, par exemples celles et ceux qui dépendent de la Caravane de solidarité.

Pour obtenir des signatures, les personnes abordent les passant·e·s en évoquant un objectif de « lutte contre le travail illégal et non déclaré », alors que ce référendum n’aura aucun effet réel contre le travail non déclaré. Invoquer là un objectif de lutte contre le travail au noir constitue simplement une manière d’induire en erreur les potentiel·le·s signataires. Pire, l’UDC – elle-même autrice d’une initiative contre la libre circulation des personnes visant à démanteler les mesures d’accompagnement pour lutter contre le dumping salarial – ose se réclamer de la protection des travailleurs·euses !

Plus problématique encore : lorsque l’on questionne ces récolteurs·euses sur les organisations à l’origine du référendum, ils·elles pointent un « Comité référendaire contre le travail illégal », mais ne reconnaissent aucun lien avec l’UDC ou le MCG, dont les logos sont totalement absents de la feuille de récolte et affirment ne pas en être membres. D’où proviennent donc ces mystérieux·euses récolteurs·euses ? L’un d’eux a confié à un journaliste travailler pour Incop, la plus grosse agence de récolte de signatures en Suisse. Or, cette pratique est interdite à Genève, selon l’art. 183 d alinéa 3 de la loi sur l’exercice des droits politiques (LEDP). 

Pratique frauduleuse

Alertée par notre communiqué, la Chancellerie serait en train de procéder à des vérifications, qui pourraient conduire à l’annulation de ces signatures et à une amende allant jusqu’à 10 000 francs. Cela serait un vrai soulagement, car rappelons-le, cette aide est indispensable aux travailleurs·euses les plus précaires, dont font probablement partie ces récolteurs·euses, à l’instar de milliers de personnes qui ont été encore plus fragilisé·e·s par la crise du Covid-19. 

Dès le départ, ce fonds a fait l’objet d’une véritable entreprise de sabotage de la part de la droite. Aujourd’hui, c’est la récolte elle-même qui est sujette à caution. Sur le fond autant que sur la méthode, l’UDC et le MCG semblent décidément avoir atteint des tréfonds d’hypocrisie.

Donna Golaz