Grève administrative des policiers et des pompiers

Avec l’an nouveau, le plan de recapitalisation de Prévoyance.NE (caisse de pensions de la fonction publique) est entré en vigueur. Ses modalités concernant l’âge de la retraite sont contestées par les policiers et les pompiers, car elles péjorent l’âge de leur départ en retraite (62 ans au lieu de 60 ans) : un an de travail supplémentaire (jusqu’à 61 ans)?; une cotisation supplémentaire de 1,3 % par mois, à la seule charge des employé·e·s.

Les corps de métiers à risques (policiers, pompiers et pilotes) – dont l’âge de retraite est fixé par ordonnance fédérale à 60 ans – devaient déjà s’acquitter d’une cotisation supplémentaire de 3 % supérieure à celle exigée pour les autres secteurs de la fonction publique. Cette cotisation s’ajoute donc aux nouvelles exigences du plan de recapitalisation.

Un autre point sensible, les conditions de travail. L’horaire hebdomadaire du corps des pompiers – rétribués sur la base de 40 heures – est de 56 heures. A la police, les heures de piquet, de début et de fin de service, ne sont pas comptabilisées comme heures supplémentaires (et n’impliquent donc aucune compensation en heures de congé ou en espèces).

Le gouvernement neuchâtelois a refusé d’entrer en matière sur les revendications initiales des policiers et des pompiers (prise en charge paritaire de la nouvelle cotisation de 1,3 %). Au 1er janvier 2014, ces derniers se sont donc retrouvés devant le fait accompli – le fait du prince, aurait-on dit lorsque le roi de Prusse était souverain de Neuchâtel…

Juste avant les fêtes de Noël, la grève administrative avait été suspendue. Cette décision prend effet jusqu’à une entrevue, agendée au 27 janvier 2014, entre les associations de la police et des pompiers et le conseiller d’Etat Alain Ribaux.

Le syndicat des agents de police estime que les dépassements systématiques de l’horaire-cadre devraient être pris en compte et les heures supplémentaires majorées (selon la pratique usuelle dans le reste de la fonction publique). Cette manière de faire permettrait donc des départs en retraite, à l’âge de l’ordonnance fédérale sur les corps de métiers à risques, et de compenser (autant que possible) la perte financière induite par la nouvelle cotisation.

Enfin, les menaces de sanctions, proférées après la manifestation du 16 novembre 2013 par M. Ribaux – menaces qu’un folliculaire anonyme a cru devoir encourager dans le journal du PLR (dénommé par antiphrase Libertés neuchâteloises) – seront-elles retirées ? En effet, plus particulièrement depuis la grève de La Providence, il existe une propension marquée chez des employeurs à intimider ceux/celles qui ont le courage de défendre leurs droits. Cela doit cesser.

 

Hans-Peter Renk

 

 

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Grands courageux (?)…

 

Lors de chaque lutte – comme la grève de La Providence, la grève administrative des policiers et des pompiers n’a pas échappé à cette règle – les réseaux sociaux débordent de commentaires souvent hostiles aux travail-leurs·euses qui ont eu le courage de se mettre en mouvement. Ces commentaires sont généralement signés de noms fantaisistes protégeant l’anonymat de leurs auteur·e·s, qui ne doivent donc pas courir le risque d’assumer la responsabilité de leurs propos.

Or, le hasard (farceur…) veut que, dans la presse régionale, lesdits commentaires soient insérés sur la même page que le courrier des lecteurs·trices. Cette dernière rubrique s’accompagne d’un rappel du règlement proscrivant non seulement les injures (ce qui est la moindre des choses), mais aussi les courriers anonymes. Cherchez l’erreur… hpr