CPPEF

Miroir de la société fribourgeoise

Le dimanche 29 novembre se tiendra l’épilogue d’une longue saga qui agite la fonction publique fribourgeoise depuis plus de 2 ans déjà. La révision de la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg (CPPEF) sera soumise au vote.

3 personnes avec des masques contre la CPPEF

Comme souvent à Fribourg, l’ensemble de la classe politique, ou presque, soutient un projet largement antisocial : de l’UDC au Parti socialiste (PS), de la FEDE – pseudo-syndicat de la fonction publique – aux Vert·e·s, en passant par le PDC et le PLR, tout le monde applaudit des deux mains le projet du ministre des Finances Georges Godel. Tout le monde ? Pas tout fait : le SSP s’y oppose, comme l’Union syndicale fribourgeoise (USF) ou encore les Jeunesses socialistes (JS).

Projet largement antisocial

Pourtant, ce projet de révision de la CPPEF ferait se dresser sur la tête le poil du social-démocrate le plus modéré. Jugez plutôt : passage de la primauté des prestations à la primauté des cotisations ; élévation de l’âge de la retraite de 4 ans (de 60 ans à 64 ans) ; baisse des rentes entre – 9,5 % et – 30 % ; diminution des salaires de 1,7 % à partir de l’âge de 45 ans. Avouez-le : rallier le Parti socialiste à un tel projet est un tour de force pour le grand argentier fribourgeois.

Grosses mobilisations

Par ailleurs, ce projet de révision a suscité les plus grandes mobilisations que la fonction publique fribourgeoise ait jamais connues : une manifestation a réuni plus de 4000 salarié·e·s au mois de février 2019 ; un débrayage d’une heure a été suivi par près de 4000 salarié·e·s à nouveau au mois d’avril 2019 ; enfin, et c’est historique, une journée d’actions et de grève – organisée à l’instigation du seul SSP – a réuni quelques centaines de salarié·e·s au mois de mars 2020. À ce moment, la direction de la faîtière des associations professionnelles – la FEDE – avait déjà accepté le projet du gouvernement, malgré un mécontentement certain auprès des salarié·e·s concerné·e·s. Comme en 2013, lors des précédentes mesures d’économie.

Révélateur de la culture fribourgeoise

Cette situation est le résultat de l’intégration complète, à Fribourg, de la social-démocratie aux projets développés par les forces bourgeoises. Non seulement celle-ci se rallie aux contre-réformes décidées par les forces bourgeoises (le patronat et ses relais politiques), mais elle n’apporte aucun soutien aux mobilisations de salarié·e·s, pourtant impressionnantes. Décidément, plus que jamais une force politique de gauche est nécessaire à Fribourg !

Patrick Joshua